La modification génétique de cellules du système immunitaire a entraîné, chez 12 personnes infectées par le VIH, une résistance au virus et une diminution de la charge virale dans un essai clinique de phase 1 dont les résultats sont publiés dans le New England Journal of Medicine.

Carl June et Pablo Tebas de l'Université de Pennsylvanie ont, avec leurs collègues, modifié des cellules T (lymphocytes T) de ces malades afin de reproduire une mutation rare dans le gène CCR5 qui fournit une résistance naturelle au virus en l'empêchant de pénétrer dans les cellules immunitaires.

Cette mutation, présente chez 1 % de la population, confère une résistance naturelle au virus du sida en réduisant l'expression de protéines dont le virus a besoin pour pénétrer dans les cellules. Induire cette mutation dans les cellules T les rend ainsi résistantes à l'infection et permet de maintenir leur fonction.

Les 12 participants ont reçu une seule infusion contenant 10 milliards de cellules modifiées. La moitié a arrêté le traitement antirétroviral à partir de 4 semaines après le traitement pendant 12 semaines. L'autre poursuivait les médicaments antirétroviraux.

Les cellules T modifiées ont persisté dans l'organisme. La charge virale a diminué chez 4 patients qui ne prenaient pas de médicaments antirétroviraux et ce, au-delà de la charge détectable chez l'un d'entre eux (qui s,est avéré avoir un profil génétique favorable).

Ces résultats renforcent la croyance que les cellules T modifiées sont la clé pouvant éliminer le besoin de traitements antirétroviraux et potentiellement mener à des approches fonctionnellement curatives pour le sida, soulignent les chercheurs.

D'autres essais cliniques évalueront plus grand nombre de lymphocytes T modifiés dans une plus grande cohorte de patients, ainsi que des stratégies pour augmenter la persistance d'une plus grande quantité de cellules dans le corps.

Illustration : Le virus du sida a besoin de la cellule humaine pour se répliquer.

Psychomédia avec sources: University of Pennsylvania, NEJM.
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