2008 - Depuis le 1er janvier 2006, 49 bébés sont morts à l'Institut des sciences médicales à New Delhi où ils subissaient des tests cliniques de médicaments pour des laboratoires occidentaux et japonais. En deux ans et demi, le département pédiatrique de l'hôpital a conduit des tests sur 4142 bébés, dont 2728 âgés de moins d'un an.

L'hôpital se défend de toute négligence. «Les enfants décédés étaient gravement malades», a affirmé un porte-parole.
«Aucun des décès n'est dû aux médicaments ou aux interventions opérées au cours des tests», a précisé V. K. Paul, à la tête du département de pédiatrie. Une partie de ces patients recevaient d'ailleurs un placebo, a souligné l'hôpital. Une enquête a été ouverte.

Cette affaire a néanmoins attiré l'attention internationale sur le phénomène du "outsourcing" en Inde des tests cliniques par de nombreuses entreprises pharmaceutiques du monde entier.

L'Inde est régulièrement secouée par des scandales qui font craindre que cette nouvelle forme de délocalisation n'entraîne l'exploitation des populations pauvres et illettrées.

Les laboratoires peuvent réaliser une économie de 20 à 60 % en effectuant leurs essais cliniques en Inde. Or les tests cliniques représenteraient 70 % du temps et de l'argent dépensés avant la mise en marché d'un nouveau médicament.

La pauvreté et l'illettrisme de la population contribuerait pour une grande part à l'attractivité de l'Inde, puisqu'on y trouve des volontaires deux fois plus rapidement qu'en Occident.

C'est ce que Rahul Verma, directeur de l'ONG Uday Foundation, qui a fait enquête et révélé l'affaire de l'AIIMS, déplore. «La plupart des patients à l'AIIMS étant illettrés et extrêmement pauvres, je doute qu'ils comprennent même ce qu'est un test clinique et ce qu'on fait subir à leurs enfants», s'indigne-t-il.

PsychoMédia avec source: Le Figaro.
Tous droits réservés.