Avec de 250.000 à 300.000 suicides par an, la Chine a un taux de suicide parmi les plus élevés au monde. Ce nombre représente un quart des suicides dans le monde, pour environ un sixième de la population.

Elle est, semble-t-il, le seul pays au monde où les femmes se suicident plus que les hommes (58%). Le pays est l'un des rares où les ruraux se suicident plus que les citadins (trois fois plus). Le suicide est la première cause de mortalité des 15-34 ans.

Les mutations rapides et radicales amenées par l'ouverture économique ont ébranlé la société chinoise, fait éclater les structures familiales et claniques traditionnelles, tendu les relations sociales et mis sous pression l'individu chinois.

La culture multimillénaire chinoise est devenue, en une génération, une culture du profit, considèrent des psychiatres. La course généralisée à l'argent entraîne une montée de l'individualisme et de la compétition, de fortes pressions au travail ou sur l'enfant unique surinvesti par ses parents d'un impératif de réussite.

Dans le pays où trois, voire quatre, générations vivaient sous le même toit, le lien familial s'est disloqué, avec l'abandon des personnes âgées. Des millions de parents ruraux laissent leurs enfants pour aller travailler dans les métropoles où ils se déracinent.

Le sentiment de précarité a augmenté chez de nombreux Chinois. Autrefois, le Parti communiste réglait leur vie. Il garantissait le "bol de riz en fer" synonyme d'emploi à vie, logement, soins de santé et éducation. Alors que ce n'est plus le cas, beaucoup de Chinois perdent pied.

Psychomédia avec source:
Ouest France