Pour un troisième dimanche consécutif, l'association Droit au logement (Dal) organisait aujourd'hui une manifestation en direction de Matignon pour obtenir un rendez-vous du Premier ministre François Fillon. L'association dénonce l'inaction du gouvernement en matière de relogement.

Les engagements pris et les promesses sont restés lettre morte, affirme l'association. La loi Dalo censée permettre un recours en justice en cas de défaillance de l'Etat en matière de relogement, est inefficace. Les juges croulent sous près de 14000 dossiers pour l'Île-de-France (dont 6000 pour Paris). De nombreuses familles logent dans des hôtels pourris et certaines situations sont inacceptables. Sur les 374 familles qui ont occupé l'an dernier la rue de la Banque, à Paris, près de 233 d'entre elles sont toujours dans la même situation, précise Jean Baptiste Eyraud, porte-parole du Dal au JDD.

Samedi, À Toulouse, le Dal a officialisé l'occupation depuis la fin décembre d'une quarantaine de logements dans trois anciens immeubles de la place Anatole France inhabités depuis 2002. Une vingtaine de personnes dont une famille avec trois enfants et une mère vivant seule avec son fils comptent désormais passer au moins l'hiver. L'association va y déménager son bureau.

Pour le Dal, cette occupation s'inscrit dans la nécessité d'appliquer le droit de réquisition de 1948 que les préfectures ne mettent pas en œuvre. Ces logements vides "doivent être réquisitionnés ou vendus par leur propriétaire privé à la mairie pour qu'elle en fasse des logements sociaux", estime le Dal.

Pour Jean Baptiste Eyraud, cette action marque un nouveau palier dans la lutte pour le droit au logement.

« Le droit opposable au logement n'est pas ou très peu appliqué et la loi Boutin de mobilisation pour la lutte contre l'exclusion, actuellement en discussion, prévoit d'accélérer les expulsions locatives, de vendre les logements sociaux et précarise les locataires de HLM. Nous sommes obligés de réagir car nous sommes face à une crise du logement sans précédent. Et quand il n'y a pas d'autre possibilité pour loger les gens, on applique la loi qui autorise les réquisitions d'appartements vides. Si le gouvernement refuse de l'appliquer, c'est le mouvement populaire qui le fera un peu partout comme nous venons de le faire ici.»

Psychomédia avec sources:
JDD.fr
La Dépêche
Le Nouvel Observateur