Plusieurs victimes de prêtres pédophiles briseront prochainement le silence, prévoit France Bédard, présidente de l'Association des victimes de prêtres crée il y a 2 ans, rapporte Cyberpresse. Depuis deux ans, l'association a reçu 425 témoignages, d'hommes pour la plupart, qui disent avoir subi des sévices sexuels de la part de membres du clergé.

Il est cependant très difficile pour les victimes de dénoncer leurs agresseurs. «Plus un secret a été gardé longtemps, plus les gens hésitent à parler», dit M. Michel Dorais, professeur à l'École de service social de l'Université Laval.

De plus, les hommes hésitent souvent à dévoiler cet aspect de leur vie. «Il y a encore beaucoup de préjugés face aux hommes qui ont été agressés sexuellement», estime M. Dorais.

Il y a quelques années, rapporte Cyberpresse, la clinique psychologique du psychologue Hubert Van Gijseghem, spécialiste des agressions sexuelles, a reçu, pour le compte de l'archevêché, les futurs séminaristes qui devaient faire l'objet d'une évaluation psychologique. «Nous avons pu voir un échantillon assez large», souligne-t-il. Et les psychologues ont été étonnés de ce qu'ils ont vu. «Loin de moi l'idée de dire qu'il n'y a pas de futurs prêtres qui sont totalement clean, dit M. Van Gijseghem. Mais il y a beaucoup de problèmes d'identité, y compris sexuelle. C'est beaucoup plus élevé que dans la population en général. L'amour de Dieu était parfois un exutoire pour des difficultés relationnelles.»

"Selon lui, la chasteté imposée rend l'Église catholique invitante pour un certain nombre de jeunes à la sexualité trouble", précise Cyberpresse. «Un jeune homme aux prises avec des inhibitions sexuelles ou qui sent chez lui des tendances sexuelles illicites peut vouloir s'imposer un moratoire, une ascèse. La prêtrise est une façon socialement acceptable de rester chaste, même idéalisée.»

Site de l'Association des victimes de prêtes.

Psychomédia avec source: Katia Gagnon, Scandales sexuels: la fin du silence au Québec?, cyberpresse.ca.
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