"«Je m’appelle Jasmine, j’ai cinq ans et j’aime les paillettes», lance une gamine dans Mini-Miss, émission américaine diffusée sur les ondes de la chaîne Musimax. Verra-t-on bientôt au Québec nos Jasmine, Chloé ou Camille faire une moue coquine pour gagner un concours avant la maternelle? Il semble que oui: l’organisme National Canadian Girl et sa directrice Liz MkCinnon planifient un concours à Laval le 24 novembre prochain. Il faut s’en inquiéter", peut-on lire sur le texte de la pétition Mini-Miss au Québec: non merci.

La pétition, lancée le 24 septembre par Léa Clermont-Dion, a récolté près de 36 000 signatures en deux jours. Musimax a annoncé dès le 25, en fin d'après-midi, qu'elle retirait les émissions Mini Miss et Honey Boo Boo de sa programmation.

"De tels concours renforcent l'obsession généralisée de l’image corporelle, établissant plus ou moins directement un lien entre jeux de séduction, volonté de plaire et nécessité de consommer. Sexualiser à outrance les plus jeunes est pourtant insensé."

"Conditionnées à plaire trop tôt, les fillettes voient les parents survaloriser leur apparence, ce qui n’est pas sans conséquence: plus de 40% des adolescentes canadiennes de niveau secondaire sont insatisfaites de leur image corporelle et voudraient en conséquence la modifier. Les troubles alimentaires ne sont pas en croissance pour rien: 80% des femmes suivront un régime avant l’âge de 18 ans, ce qui peut déclencher des problèmes alimentaires encore plus graves."

"Il ne faut pas négliger l'aspect économique: la prolifération de ces concours s’inscrit dans la logique d’une industrie lucrative, ciblant les tweens (contraction de “teen” et “between”), marché développé au début des années 90. De l’achat de cosmétiques à La Senza Girl, les fillettes – ou surtout leurs parents – contribuent à un marché fort lucratif, tout en préparant le terrain pour celui, encore plus considérable, de la femme adulte."

"Rejeter ces concours enverra un message clair et important. En tant que citoyens soucieux de la jeunesse et de l'avenir, nous dénonçons vivement leur arrivée au Québec."

En France, le Sénat vient d’adopter un amendement au projet de loi sur l’égalité des hommes et des femmes interdisant les concours de beauté pour moins de seize ans.

Pétition : Mini-Miss au Québec: non merci

Psychomédia avec source: Radio-Canada.
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