Un ancien membre de la communauté hassidique de Boisbriand réclame 1,2 million de dollars en dommages et intérêts au ministère de l'Éducation, à la Direction de la protection de la jeunesse, à la Commission scolaire La Seigneurie des Mille-Îles de même qu'à deux écoles, le Yeshiva Beth Yuheda et le Collège rabbinique de Montréal Oir Hachaim D’Tash, pour « violation de son droit à l’éducation », prévu à la Charte des droits et libertés et à la Loi sur l’instruction publique du Québec.

Des mises en demeure, rédigées par les avocats de la Clinique juridique Juripop ont été envoyées vendredi dernier à ces différents organismes.

La poursuite, qui pourrait être déposée si les diverses parties ne répondent pas aux mises en demeure d’ici le 15 décembre, pourrait se muter en une action collective, indique Marc-Antoine Cloutier, directeur général de Juripop.

Yonanan Lowen, aujourd'hui âgé de 37 ans, soutient qu'en raison de son manque d'éducation, il est dans l'incapacité de se trouver un emploi hors de la communauté, qu'il a quitté en 2010, et estime ainsi avoir subi d'importants dommages financiers.

L'école et le collège, qui ne possèdent pas de permis du ministère de l'Éducation, opèrent au grand jour sans que les autorités compétentes n'interviennent pour les faire fermer ou s'assurer qu'elles dispensent le régime pédagogique obligatoire prévu par le ministère de l'Éducation du Québec, souligne la mise en demeure.

Pour ce qui est de la DPJ, sachant que les enfants n'étaient pas scolarisés, elle aurait dû intervenir.

La démarche vise à forcer le gouvernement à aller plus loin que l’entente de scolarisation à la maison conclue récemment avec la communauté Satmar, indique M. Cloutier. "Comment peut-on penser que des parents qui n’ont pas d’éducation vont pouvoir transmettre la connaissance à leurs enfants ?", ajoute-t-il, rapportant des propos tenus par M. Lowen.

Le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, avait promis de retirer les subventions aux écoles juives hassidiques qui ne respectent par le programme éducatif du ministère et de fermer celles qui œuvrent sans permis. Or, il a plutôt conclu au début du mois une entente avec l'une d'entre elles, l'Académie Yeshiva Toras Moshe, en vertu de laquelle ce sont les parents qui seront responsables, à la maison, d'assurer que le régime pédagogique soit respecté. Le tout sera contrôlé par des examens soumis par la commission scolaire English Montreal.

Ce recours est le premier du genre au Québec. Une action collective semblable est toutefois présentement à l’étude en Israël et une autre se prépare aux États-Unis, indique M. Cloutier.

Psychomédia avec sources: Radio-Canada, Le Devoir, Le Devoir
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