Deux films du documentariste québécois d’origine chilienne Patricio Henríquez sortent à Montréal presque simultanément. Les deux documentaires ont en commun de décrire les mécanismes politiques et judiciaires de dérives sécuritaires

Ouïghours, les prisonniers de l'absurde est en salle depuis le 13 février.

"Vingt-deux hommes se trouvent en Afghanistan en octobre 2001 lorsque les États-Unis envahissent le pays pour traquer Oussama ben Laden. Ils sont turcophones musulmans et appartiennent à la minorité chinoise ouïghoure, réprimée par le pouvoir central de Beijing".

Au lendemain des événements du 11 septembre 2001, les États-Unis offrent de grandes récompenses à toute personne qui leur livrerait un terroriste. le réalisateur suit trois de ces exilés qui ont été vendus comme supposés terroristes pour une poignée de dollars et détenus inutilement à Guantanamo longtemps après que leur innocence soit reconnue. Bande annonce sur le site de l'ONF.

Mon insécurité nationale, le Canada contre Victor Regalado sera projeté le 22 février aux Rendez-vous du cinéma québécois.

Le documentaire porte sur l’arrestation controversée du réfugié politique Victor Regalado au Canada. À l’époque jeune journaliste, il débarque au Canada en 1982. Mais immédiatement, il est arrêté et fait l’objet d’un certificat de sécurité l’identifiant comme une menace à la sécurité intérieure. Durant quinze ans, un mandat d’expulsion pèsera même sur lui.

Le réalisateur

Journaliste et réalisateur, Patricio Henriquez avait 22 ans quand Allende a accédé au pouvoir en 1970. Il s'est installé à Montréal après son renversement en 1973. Ces événements ont formé sa conscience politique et fomenté un intérêt accru pour les questions de justice sociale.(Voir.ca)

"Au fil de ses recherches et de ses rencontres aux quatre coins du monde, il cherche, tel un cinéaste de fiction, « de bonnes histoires au potentiel cinématographique »". (Le Devoir)

Tôt dans sa carrière, il a réalisé un documentaire avec le leader palestinien Yasser Arafat au Liban (1979), couvert le massacre de Tiananmen en Chine (1989) et documenter la fin de l'apartheid en Afrique du Sud (1991).

Son œuvre s'est méritée une soixantaine de prix. Il a notamment réalisé (et co-réalisé):

11 septembre 1973, le dernier combat de Salvador Allende, un documentaire basé sur la dernière journée du président chilien.

Images d'une dictature (1999), illustrant le quotidien des Chiliens sous le régime Pinochet.

You don't like the truth (2010), co-dirigé avec Luc Côté, portant sur la tragédie du jeune Omar Khadr, enfant-soldat, croupissant dans une prison canadienne après des années à Guantánamo, dont les droits sont depuis longtemps bafoués.

La série de 13 documentaire Vivre en Ville.

La série documentaire eXtremis qui décrit les injustices sociales à l'échelle de la planète, dont l'épisode Désobéir portant sur une minorité de militaires qui ose défier la discipline et les ordres au nom de leurs valeurs et convictions morales.

Le côté obscur de la Dame blanche (2006), produit par l’ONF, à propos d’un bateau chilien transformé en centre de détention et de torture en septembre 1973.

Sous la cagoule, un voyage au bout de la torture (2008).

Photo : Source Inis

Psychomédia avec sources: La Presse, Le Devoir, Voir, Macumba international
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