L’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec (OPPQ), a indiqué dans un communiqué diffusé le 9 juin, être « préoccupé par les difficultés que rencontrent les différents intervenants des centres jeunesse pour offrir des services de qualité à une clientèle, comprenant des jeunes parmi les plus vulnérables de notre société ainsi que leur famille. »

« Un article récent de Katia Gagnon dans La Presse, faisant état des propos de monsieur André Lebon concernant les services de réadaptation auprès des jeunes en difficulté, a ramené dans l’actualité les problèmes vécus dans les centres jeunesse, maintenant intégrés aux différents CISSS et CIUSSS partout dans la province. »

André Lebon, expert en matière de protection de la jeunesse et vérificateur désigné par le gouvernement au Centre jeunesse de Laval, réclame des états généraux sur les centres jeunesse.

« Plusieurs constats soulevés par cet expert du domaine de la réadaptation psychosociale, poursuit le communiqué, correspondent aux informations que certains de nos membres nous transmettent régulièrement. »

« En 2013, le ministère de la Santé et des Services sociaux a publié le cadre de référence pour une pratique rigoureuse de l’intervention en réadaptation des enfants, des jeunes et de leurs parents en CSSS et en CJ. Ce document met de l’avant le modèle psychoéducatif comme étant le principal modèle intégrateur relativement à l’intervention de réadaptation auprès d’enfants et d’adolescents en difficulté. Parmi les dimensions déterminantes pour la qualité des services, on y souligne l’importance de l’alliance thérapeutique, qui se construit progressivement et demande un investissement élevé, tant en intensité qu’en durée. Or, le contexte actuel d’intervention dans les centres jeunesse, caractérisé notamment par des ressources restreintes et un haut taux de roulement du personnel, rend très difficile le développement de cette alliance thérapeutique entre l’intervenant et le jeune ainsi que ses parents.

Le cadre de référence souligne également l’importance d’un soutien clinique de qualité offert aux intervenants pour les soutenir dans l’accomplissement de leur travail. Encore ici, tout particulièrement dans le contexte des changements récents dans le réseau, ce soutien clinique est de moins en moins présent alors que les besoins à ce niveau sont toujours aussi importants. Cet élément a un impact direct sur la capacité des intervenants à offrir un service de qualité à la clientèle et nous préoccupe beaucoup en tant qu’ordre professionnel.

Nous reconnaissons la compétence et l’engagement des différents intervenants en centres jeunesse, dont les psychoéducateurs, mais nous ne pouvons que constater que les conditions actuelles, notamment en lien avec les restructurations dans le réseau, les laissent souvent sans le support et les conditions nécessaires pour offrir des services d’aussi bonne qualité que ce à quoi la clientèle est en droit de s’attendre. De plus, la disparition de l’Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ), et du même coup de son expertise spécifique et sa capacité de réseauter les cadres et intervenants des centres jeunesse, laisse un vide qui fragilise encore plus ce secteur d’intervention.

Sans nous prononcer sur la modalité à privilégier, l’OPPQ considère qu’il est important de faire le point sur la situation actuelle des centres jeunesse pour s’assurer que les conditions sont en place pour le déploiement de services de la meilleure qualité auprès de cette clientèle en grande difficulté. »

Le Parti québécois, notamment, réclame également des états généraux sur les centres jeunesse dès cet automne.

Illustration : Logo des centres jeunesse.

Psychomédia avec sources : Ordre des psychoéducateurs, Aile parlementaire du Parti Québécois.
Tous droits réservés