Les agriculteurs se suicident plus que les autres professions, rapporte Le Figaro. «Le taux de suicide des agriculteurs exploitants est le plus élevé des catégories socio­professionnelles, à 32 pour 100 000, contre 28 pour 100 000 chez les ouvriers et 8 pour 100 000 pour les professions intellectuelles supérieures», selon un porte-parole du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (Cepidc).

Le Cepidc, dépendant de l'Inserm, recense les statistiques dans ce domaine mais avec plus de trois ans de décalage et seulement dans la tranche d'âge 25-59 ans.

"Depuis les dernières données disponibles en 2005 auprès du Cepidc, où 150 hommes et 20 femmes se sont donné la mort, nous constatons dans les différentes régions une nette augmentation des suicides", explique Dominique Jacques-Jouvenot, professeur en sociologie rurale à l'université de Franche-Comté et co­auteur d'un ouvrage avec Jean-Jacques Laplante sur le malaise paysan, Les Maux de la terre.

Rien qu'en Basse-Normandie, la MSA (Mutualité sociale agricole) a recensé neuf décès d'agriculteur par suicide sur les trois premiers mois de 2010.

De son côté, l'Apli (Association des producteurs de lait indépendants) avance le chiffre de 800 suicidés en 2009 mais, d'après les recoupements et l'avis des spécialistes, le chiffre d'environ 400 suicidés, soit en moyenne plus d'un par jour, serait plus proche de la réalité, toujours selon Le Figaro.

«La difficulté de se projeter dans l'avenir, les questions de la transmission et la rupture de la tradition agricole familiale depuis plusieurs générations sont des facteurs très traumatisants pour les agriculteurs», explique Jean-Jacques Laplante, médecin conseiller à la MSA qui a effectué une étude en profondeur sur le malaise des paysans de 1999 à 2005, auprès de 600 exploitations. «Stress, charge de travail, absence de loisirs, paperasserie de plus en plus importante sans avoir la possibilité de dégager de revenus ni de loisirs» sont autant d'éléments à prendre en compte dans le malaise des paysans.

Psychomédia avec source: Le Figaro
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