À l'occasion de la semaine de prévention du suicide au Québec (2011), lancée par l'Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) sur le thème Le suicide n’est pas une option, les résultats d'une étude de l’Institut national de Santé publique du Québec (INSPQ) sont rendus publics.

En 2009, 1 068 suicides ont été enregistrés au Québec, ce qui représente 13,5 décès par 100 000 personnes. Pour l’année 2008, ce nombre était de 1 122 (14,4 par 100 000).

Bien que ces chiffres soient provisoires (des enquêtes de coroners étant encore en cours), il semble que la tendance à la baisse constatée au cours des dernières années persiste. Le taux de suicide au Québec demeure toutefois le plus élevé au pays.

En 2009, le nombre de suicides chez les hommes s’élevait à 830 (soit 21,3 par 100 000 personnes) et à 233 (soit 5,9 par 100 000) chez les femmes.

Le taux est le plus élevé chez les hommes de 35 à 49 ans (33,9 par 100 000) et de 50 à 64 ans (29,6 par 100 000). Les adolescents (15 à 19 ans) présentent le taux le plus bas (11,9 par 100 000). Les hommes de 20 à 34 ans et de 65 ans et plus ont des taux respectivement de 23,2 et 20,3 par 100 000.

Chez les femmes, les taux les plus élevés sont chez celles âgées de 35 à 49 ans (10,0 par 100 000) et de 50 à 64 ans (9,9 par 100 000). Chez celles de 20 à 34 ans le taux est de 5,6 par 100 000; chez celles de 65 ans et plus, il est de 4,4 par 100 000 et chez celles de 15 à 19 ans, de 3,8 par 100 000.

Les taux varient considérablement d’une région à l’autre. Il passe de 9,2 par 100 000 pour la région de Laval à 19,8 par 100 000 pour la région de la Côte-Nord.

Près de 13 000 Québécois ont signé à ce jour une déclaration de l'AQPS qui "refuse de considérer le suicide comme une solution à la souffrance", c'est-à-dire qui refuse par exemple qu'on retourne une personne chez elle après une tentative, sans autre forme de soutien ou de suivi.

Selon Bruno Marchand, directeur de l'association, rapporte Le Devoir, c'est chez les baby-boomers qu'il y aurait le plus de résistance à l'idée de proscrire le suicide. Les personnes de ce groupe d'âge, considère-t-il, autrefois brimés par l'église, seraient réfractaires au fait de restreindre l'individu dans ses choix.

La ministre des Aînés, Marguerite Blais, a annoncé le 26 janvier une aide de 745 000 $ sur 3 ans à l'AQPS pour contrer le suicide chez les aînés.

Illustration : Nombre de suicides par 100 000 habitants selon la tranche d'âge chez les hommes et les femmes. INSPQ, La mortalité par suicide au Québec : données récentes de 2005 à 2009. Mise à jour 2011.

Psychomédia avec sources: INSPQ, Le Devoir
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