Québec solidaire a déposé mercredi un projet de loi pour instituer Pharma-Québec, une société publique qui serait dotée d'un "mandat triple, comme pôle d'achat, de production et de recherche dans le domaine du médicament". Québec solidaire propose aussi l'instauration d'un régime public universel d'assurance-médicaments en remplacement du régime mixte actuel.

"Présentement, le Québec ne négocie pas vraiment l'achat de ses médicaments, ce qui mène à une explosion incontrôlée des coûts", explique le député Amir Khadir. En permettant de regrouper le pouvoir d'achat de l'ensemble des Québécois, en conjugaison à un régime d'assurance 100 % public, le projet permettrait de réaliser deux milliards $ d'économies, estime Québec solidaire.

Cette proposition "se compare à Apoteket, le réseau public de pharmacies en suède, et APL (Apoteket Produktion Laboratorier), sa division production qui détient quatre installations de production de produits pharmaceutiques variés. La Suède avec 9,5 millions d'habitants dépense 3,7 milliards $ en médicaments. Comparativement, le Québec, avec une population de 8 millions, dépense pour près de 7 milliards $ annuellement."

Le coût annuel en médicament est de 1 027 $ par personne au Québec, comparativement à 701 $ en Colombie-Britannique et à une moyenne de 912 $ dans le reste du Canada.

Alors que Québec consent des avantages à l'industrie pharmaceutique (qui représentent entre 680 millions $ et 1 900 millions $, selon les juridictions auxquelles le Québec est comparé), l'industrie ne remplit pas ses promesses, estime Québec solidaire. Le Québec a perdu près de 3 000 emplois dans le domaine pharmaceutique au cours des cinq dernières années.

Le projet est notamment appuyé par la CSN, la FTQ, le Conseil pour la protection des malades, la Fédération des femmes du Québec et Médecins québécois pour le régime public, rapporte Radio-Canada. En juin dernier, la CSQ et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) ont également apporté leur appui.

"On a un grave problème ici. Les Québécois payent 38 % de plus pour leurs médicaments que la moyenne des pays développés, ce que l'on considère comme étant énorme, et c'est entre autres dû au fait qu'on a régime hybride d'assurance-médicaments, une partie publique avec la RAMQ et une partie privée", affirme de son côté Élisabeth Gibeau, analyste en santé à l'Union des consommateurs.

Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, a qualifié en chambre le projet d'extrémiste.

Psychomédia avec sources: Québec Solidaire, Radio-Canada. Tous droits réservés