Québec offrira des soins à domicile à 50 000 aînés de plus d'ici 5 ans dans le cadre de sa politique "Vieillir et vivre ensemble" a annoncé jeudi par la ministre Marguerite Blais. Le nombre de personnes bénéficiant de ces services passera ainsi de 178 000 à 228 000 d'ici à 2017.

Pour ce, Québec injecte cette année 40 millions $, pour un total de 273 millions $ en cinq ans. Les diverses mesures de la politique, portant sur la santé, l’habitation, la vie en communauté et le transport, totalisent 2,7 milliards $ d’ici 2017, des sommes déjà annoncées dans le dernier budget Bachand.

La politique prévoit aussi l'ouverture de 800 nouvelles places en CHSLD, ainsi que des crédits d'impôt aux aidants naturels.

L'Association des retraités du secteur public, notant que 93 % des sommes prévues sur 5 ans ne seront dépensées qu'après la première année, voit dans cette annonce une promesse électorale.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) se dit de son côté déçue. "Les sommes investies pour les soins et les services à domicile demeurent nettement insuffisantes pour répondre adéquatement aux besoins des personnes âgées en perte d'autonomie. Les nouvelles mesures financières sont bien en dessous des 500 millions de dollars que la CSN estime nécessaires annuellement pour la mise en œuvre d'une politique efficace de soins à domicile."

De son côté, Réjean Hébert, professeur à l'Université de Sherbrooke et candidat du Parti Québécois, qui a été coprésident de la Consultation publique sur les conditions de vie des aînés en 2007, déplore que le "stratagème du crédit d’impôt pour maintien à domicile finance avec les deniers publics et par la bande les résidences privées sans critères ni contrôle" qui "dispensent des services qui, selon la politique précédente, « Chez soi, le premier choix », devraient être couverts par les soins à domicile du réseau public. (...) On est ici dans un système à deux vitesses où les plus fortunés payent le gros prix pour des services alors que les autres doivent se contenter de soins à domicile insuffisants en attendant la solution inéluctable, l’entrée en centre d’hébergement et de soins de longue durée".

Il déplore aussi qu'il n'y ait "que de maigres programmes de répit", pour les proches aidantes "qui assument la majorité des soins et réclament surtout des services en quantité suffisante" et qu'il n'y ait "pas de congé de compassion pour qu’elles puissent au moins se consacrer à leur proche sans perdre leur emploi".

Pour des informations sur les mesures incluses dans la politique, voyez le site dédié du gouvernement : Vieillir et vivre ensemble.

Psychomédia avec source: Le Devoir, Radio-Canada, CSN. Tous droits réservés.