« Les services de prise en charge des femmes toxicomanes (sont) trop rares en Europe » estime un second « papier d’angle ». L’agence qui indique que les consommateurs de drogues sont en majorité des hommes mais que 20% des personnes qui entament une démarche thérapeutique sont des femmes, souligne qu’il existe dans de nombreux pays des services spécialisés qui offrent aux consommatrices enceintes un accès préférentiel au traitement mais que le soutien n’est pas toujours assuré après la naissance de l’enfant, sachant que parallèlement le

principal motif pour lequel les femmes s’abstiennent de solliciter une assistance est le fait qu’elles ne peuvent pas faire garder leurs enfants, alors qu’un quart des femmes accédant à un traitement ambulatoire ont des enfants à charge. Pour Wolfgang Götz « les nouveaux services doivent prendre en compte que le genre a un impact sur les problèmes que les individus rencontrent ». Relevant que pour L’OEDT « les taux relativement élevés de prévalence du VIH constatés parmi les femmes pratiquant l’injection sont également source de préoccupation », l’agence précise que ces femmes sont plus souvent actives dans la prostitution et plus vulnérables à l’infection par le VIH (taux de prévalence du VIH de 13,6% chez les hommes et de 21,5% chez les femmes). L’AFP qui indique que le seul type d’usage de drogue pour lequel les femmes arrivent en tête est l’expérimentation de tranquillisants et de somnifères, avec en Pologne des taux de prévalence tout au long de la vie qui atteignent 22%, note toutefois que parmi les élèves scolarisés de 15-16 ans « dans certains Etats membres, il apparaît qu’en matière d’usage de drogue et d ’alcool au cours de la vie, les filles rattrapent les garçons ». Conclusion sur le regret de l’OEDT d’une « absence de prévention » spécifique concernant les garçons.

Un « encadré » sur « la diffusion fulgurante d’une nouvelle drogue » : la mCPP qui met en lumière la nécessité d’informations d’alerte précoce sur les nouvelles drogues. L’agence affirme que ce nouveau produit a été identifié dans 20 Etats membres ainsi qu’en Roumanie et en Norvège. D’après l’OEDT « l’émergence de la mCPP illustre le fait que les personnes impliquées dans la production de drogues cherchent constamment des innovations sous la forme de nouvelles substances chimiques pouvant être introduites sur le marché - dans ce cas probablement pour renforcer ou modifier les effets de la MDMA (ecstasy) ». Indiquant qu’en 2005, ces comprimés ont été saisis dans le cadre d’activités de loisirs dans presque tous les Etats membres, l’agence explique « qu’ils sont pratiquement toujours élaborés de manière à ressembler à l’ecstasy et sont, selon les spécialistes, vendus comme telle ».

Une fiche technique de l’AFP sur les estimations d’usage de drogue en Europe, présentées au Parlement européen par l’OEDT. Cannabis : 65 millions d’adultes d’européens (soit 1 sur 5) en ont consommé au cours de leur vie, 22,5 millions au cours de la dernière année, et 12 millions au cours des trente derniers jours. Cocaïne : 10 millions d’adultes européens en ont consommé au cours de leur vie (3%), 3,5 millions au cours de la dernière année, et 1,5 million au cours des 30 derniers jours. Ecstasy : 8,5 millions d’adultes européens en ont consommé au cours de leur vie, 3 millions au cours de la dernière année, et 1 million au cours des trente derniers jours. Amphétamines : 10 millions d’adultes européens en ont consommé au cours de leur vie, 2 millions au cours de la dernière année, et 1 million au cours des trente derniers jours. Opiacés : dans la population adulte de 15 à 64 ans, entre une et huit personnes sur mille ont un usage fréquent d’opiacés.