L'Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) recommande au gouvernement, dans un avis publié vendredi, l'ouverture de sites d'injections supervisés (SIS) pour les toxicomanes. L'avis, indique l'Institut, "est fondé sur une analyse critique des recherches scientifiques réalisées à ce jour à propos de leurs effets et sur une revue de la littérature concernant les enjeux éthiques et juridiques ainsi que l’acceptabilité et les aspects opérationnels relatifs aux SIS".

"Devant l’impossibilité à prévenir de nombreux problèmes de santé via les approches traditionnelles (prohibition, traitement), l’approche de réduction des méfaits dans laquelle s’inscrivent les SIS vise à diminuer les torts causés par la consommation de drogues", indique le rapport. "Les SIS sont une des mesures qui modifient les conditions particulièrement risquées dans lesquelles se déroule l’injection de drogues."

De nombreux organismes communautaires et de services sociaux, qui aident les toxicomanes, demandent depuis longtemps l'ouverture de tels sites, indique Radio-Canada. Mais le ministre de la Santé, Yves Bolduc, est plutôt réfractaire au projet.

Au Québec, 30 000 personnes s'injecteraient de la cocaïne, du crack, de l'héroïne ou du dolodyl, la drogue populaire actuellement.

"Souvent les personnes souffrant de toxicomanie, qui sont fortement intoxiquées, vont se retrouver à l'urgence. Dans les villes où il y a des sites d'injections supervisés, on a constaté que l'achalandage des urgences était diminué", indique Lina Noël, chargée de projet à l'INSP.

Les sites d'injections pourraient aussi aider à limiter les infections (VIH, hépatite C, ...) liées à la consommation, croit Sophie Sénécal de l'Association québécoise pour la défense des droits et l'inclusion des personnes qui consomment des drogues.

Psychomédia avec sources:
Radio-Canada
Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)