La société belge Lifestyle Drinks lancera vendredi en France une boisson gazeuse dite «anti-gueule de bois». Une allégation qui fait des sceptiques parmi les experts et les autorités. Déjà commercialisée au Japon et au Canada, la boisson permettrait d'accélérer "de façon très importante la réduction du taux d'alcool dans le sang" et de retrouver "plus rapidement un état normal".

La boisson, dont la marque garde secrète la recette, serait principalement constituée de fructose, de jus de citron, d'acide citrique et d'acide malique, selon les informations du quotidien Le Parisien.

En 2006, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a tenté, en vain, de faire interdire une autre boisson supposément dégrisante, Security feel better, estimant qu'elle véhiculait un message dangereux auprès des consommateurs. Après un bras de fer de plusieurs mois, le Conseil d'Etat avait finalement donné gain de cause à la marque qui porte aujourd'hui la mention «anti-gueule de bois» sur son emballage et se vend dans les grandes surfaces.

Alors que les effets de Security feel better n'ont jamais été démontrés scientifiquement, la société belge affirme être en possession de tests cliniques qui montrent qu'Outox réduit les effets de l'alcool dans le sang. Mais elle refuse, pour le moment, de dévoiler ces résultats.

Pour la Sécurité routière, il n'existe pas de formule pour faire baisser le taux d'alcoolémie dans le sang.

«A ma connaissance, aucune formule n'a jamais été trouvé pour avoir une telle action sur le sang», a indiqué au figaro.fr le médecin Henri Gomez, auteur de nombreux ouvrages sur l'alcoolisme. «Si quelqu'un inventait un produit capable de diminuer réellement le taux d'alcoolémie, il mériterait le prix Nobel», ironise pour sa part le Dr Alain Rigaud, président de l'association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA).

A la fin de l'année, le règlement européen mettra au point une liste d'allégations possibles dans laquelle les entreprises devront puiser, explique la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Et elles seront obligées de prouver ce qu'elles avancent. Si la DGCCRF juge le produit mensonger, elle pourrait saisir l'Afssa.

En attendant, il semble que l'industrie ait beau jeu ...

Psychomédia avec source:
Le Figaro