Des chercheurs du Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies (CCLAT) ont présenté trois études sur la drogue au volant lors de la Conférence internationale sur l'alcool, les drogues et la sécurité routière se tenant à Oslo (Norvège), du 22 au 26 août.

Ces études montrent que les drogues au volant sont aussi fréquentes que l'alcool, qu'elles jouent un rôle dans de nombreux accidents mortels et qu'il est possible de simplifier et d'accroître l'efficacité du système d'identification des conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue.

Des tests ont révélé la présence de drogues chez 10,4 % des conducteurs et d'alcool, chez 8,1 %, selon une enquête routière menée en 2008 en Colombie-Britannique, présentée par Douglas J. Beirness du CCLAT.

Une autre étude a examiné plus de 14 000 décès sur les routes canadiennes de 2000 à 2006 : 33 % des conducteurs avaient pris au moins une drogue et 38 % de l'alcool. Les dépresseurs, les stimulants et le cannabis étaient les substances les plus souvent détectées.

L'étude a montré des différences entre les accidents liés à l'alcool et aux drogues, notamment que les accidents impliquant l'alcool se produisent en général la fin de semaine et tard le soir, alors que ceux en lien avec la drogue se produisent davantage le jour, tout au long de la semaine.

Le gouvernement fédéral a adopté le projet de loi C-2, qui autorise les policiers canadiens qui suspectent un individu de conduire sous l'influence de drogues illicites ou de médicaments sur ordonnance ou en vente libre à procéder à un test normalisé de sobriété. Si le conducteur a les facultés affaiblies, il doit se soumettre à une analyse du Programme d'évaluation et de classification des drogues (ECD), un protocole en 12 étapes l'obligeant à fournir un échantillon de liquide corporel.

L'analyse ECD permet d'identifier les catégories de drogues responsables de l'affaiblissement des capacités dans 95 % des cas. Elle prend environ 45 minutes. Plus de 100 éléments d'information sont passés en revue, notamment des tests d'attention partagée et des indicateurs cliniques, comme la température corporelle, le pouls et l'état des yeux.

En vue de simplifier ce processus, Amy Porath-Waller du CCLAT a présenté une étude dans laquelle des cas ECD ont été analysés pour déterminer s'il était possible de prédire, à l'aide d'un groupe restreint de signes et symptômes, les catégories de drogues prises par les conducteurs soupçonnés. Cette étude a confirmé qu'il est possible de se concentrer sur un nombre limité d'indicateurs cliniques sans vraiment nuire à l'exactitude des évaluations (les indicateurs sur les yeux sont particulièrement utiles).

"En simplifiant le protocole d'identification des drogues et d'évaluation, on pourrait accroître la performance et l'efficacité du programme ECD et mieux sanctionner la drogue au volant", selon madame Porath-Waller.

La répression n'est qu'un des volets d'une stratégie globale contre la problématique de la drogue au volant. Le CCLAT recommande également une campagne nationale de sensibilisation à la conduite avec facultés affaiblies.

Psychomédia avec source:
Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies (communiqué)