"Les mesures d'interdiction de fumer dans les lieux publics entrées en vigueur successivement en février 2007 et janvier 2008, si elles présentent un intérêt majeur contre le tabagisme passif, n’ont pas eu en France de réel effet sur le tabagisme", conclut l'Institut national français de Prévention et d'Education pour la Santé (Inpes) dans son étude des chiffres du Baromètre santé 2010.

Tous les indicateurs de vente (à la hausse pour les produits de l’industrie du tabac et à la baisse pour les traitements pour l'arrêt du tabac) semblent corroborer cette reprise, précise par ailleurs l'Inpes.

Les fumeurs quotidiens ont en effet augmenté de 2 points entre 2005 et 2010, passant de 26,9 % à 28,7 %.

Chez les hommes de 20 à 25 ans, la prévalence du tabagisme quotidien a baissé de presque 5 points (de 47,0 % à 42,2 %). Mais elle a augmenté chez ceux âgés de 26 à 34 ans, passant de 41,2 % à 46,7 % et chez ceux de 35 à 44 ans (36,8 % à 39,9 %). L'augmentation est plus faible chez les 45-64 ans). Une hausse est constatée chez les 15 à 19 ans (23 % à 25,7 %).

Chez les femmes, une hausse est présente dans tous les groupes d'âge entre 20 et 64 ans. La hausse est particulièrement importante, de 7 points, chez celles âgées de 45 à 64 ans (passant de 16,0 % à 22,5 %). Une diminution est constatée chez les 15 à 19 ans (22,2 % à 20,1 %). Cette hausse résulte probablement avant tout d’un effet génération, indique l'étude : un nombre important de femmes de ces générations ne sont pas sorties du tabagisme.

Le tabagisme est plus important dans les catégories socio-économiques les moins favorisées, relève le rapport. Des hypothèses d'explication avancées dans diverses études sont mentionnées:
    - moindre sensibilité aux messages préventifs :"les personnes peu diplômées seraient moins aptes à comprendre l’information préventive et à faire des choix optimaux, d’autant qu’une mauvaise situation matérielle n’incite pas à se préoccuper de sa santé";

    - incapacité à se projeter dans l’avenir qui résulte souvent d’une situation de précarité matérielle;

    - adhésion à des croyances qui permettent de mettre le risque sanitaire et le discours préventif à distance : en outre, "le déni du risque (penser que les antécédents familiaux ou la vie au grand air protègent des maladies dues au tabac) et les attitudes critiques à l’égard de la lutte antitabac (jugée contraire à la liberté individuelle, moralisatrice et cantonnée à la défense des nonfumeurs) sont plus fréquents parmi les ouvriers, les chômeurs, les personnes à faibles revenus et surtout celles qui sont peu diplômées";

    - usage de la cigarette pour gérer le stress et l’anxiété associés à leur situation.
Psychomédia avec source:
Inpes
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