L'Agence de santé publique de Montréal approuve l'implantation de services d'injection supervisée (SIS). Si tout va bien, ces services pourraient voir le jour d'ici un an.

Un service d'injection supervisée est un site où les usagers de drogues par injection peuvent venir s’injecter des drogues qu’ils apportent eux-mêmes, dans des conditions d’hygiène adéquates, et sous la supervision d’un personnel qualifié qui peut intervenir en cas de problème, précise Le Devoir.

L’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal , à qui s’adressent les recommandations, étudiera ses recommandations avant de faire ses recommandations au ministère de la Santé et des Services sociaux.

Les raisons qui justifient de tels services à Montréal sont la surmortalité chez les personnes utilisatrices de drogues par injection (UDI) et les infections causées par le VIH et l'hépatite C, a expliqué le Dr Richard Lessard, directeur de l'Agence.

La consommation de cocaïne, qui est la drogue la plus souvent injectée à Montréal et le partage de seringues usagées sont des déterminants majeurs de la transmission du VIH. Quant à l'hépatite C, 7 personnes UDI sur 10 ont été exposées au virus. En ce qui concerne la surmortalité, le nombre annuel moyen des décès par intoxication de drogues injectables est passé de 51 (en 2000-2005) à 72 (en 2006-2009). Cette hausse semble surtout causée par les opioïdes médicamenteux.

L'agence favorise des sites fixes et une unité mobile avec la présence d'infirmières. Les sites fixes seraient localisés dans des établissements du réseau de la santé et des services sociaux et des organismes communautaires.

Quatre zones possibles sont évoquées: celles qui sont couvertes par les CSSS Sud-Ouest—Verdun, Jeanne-Mance, Lucille-Teasdale et de la Montagne qui desservent notamment les territoires Hochelaga-Maisonneuve, le centre-ville, le Sud-Ouest et Verdun, Côte-des-Neiges, Parc-Extension et Ville-Marie. L'unité mobile serait déployée dans les secteurs prioritaires où le service fixe ne peut être offert.

Une condition pour aller de l'avant avec le projet est l’obtention d’une exemption de la part du gouvernement fédéral afin de pouvoir posséder des drogues légalement et de pouvoir se les injecter à l’intérieur des endroits désignés. Le site Insite de Vancouver détient déjà une telle autorisation.

À Québec, l'Agence de santé de la Capitale-Nationale compte également effectuer une étude de faisabilité et d'acceptabilité au cours de la prochaine année. L'organisme Point de repères souhaite y implanter un tel service mais manque pour l'instant du soutien de divers intervenants.

Psychomédia avec sources: Gouvernement du Québec, Le Devoir. Tous droits réservés.