L'annonce d'un 24e suicide depuis février 2008 chez France Télécom a provoqué une forte émotion. L'employé, père de deux enfants, s'est jeté d'un viaduc lundi matin à Alby-sur-Chéran.

Les syndicats demandent des mesures d'urgence, comme l'arrêt des restructurations, des mobilités forcées, des évaluations et pressions individuelles, y compris pour les cadres.

Le PDG de France Télécom, Didier Lombard, s'étant rendu la journée même sur les lieux, a annoncé, à la sortie d'une réunion avec les syndicats, que l'entreprise mettait fin au niveau national au principe de mobilité systématique des cadres tous les trois ans. Même si elle satisfait les syndicats, cette annonce, a semblé décalée puisque le suicidé n'était pas un cadre, rapporte Challenge.

Et les annonces de suspension temporaire, au seul niveau local d'Annecy, du principe de mobilité et la fin des objectifs individuels ont été vécues comme insuffisantes par les salariés en colère.

Patrick Ackermann, délégué de SUD, avertit : "Nous sommes très remontés. Jusqu'ici, les annonces de la direction restent très en-deçà des problèmes". Les syndicats ne comprennent notamment pas pourquoi Didier Lombard reste fixé sur la date du 31 octobre pour la suspension des mobilités internes et n'entend pas la prolonger.

Le 11 septembre, un 23e suicide avait provoqué l'intervention du gouvernement, principal actionnaire de France Télécom, avec 26,65 % du capital.

De son côté, la direction avait décidé de relancer les négociations sur la mise en pratique de l'accord interprofessionnel sur le stress. Cinq groupes de travail ont été constitués et l'objectif est de trouver un accord avant Noël. Les thèmes abordés sont l'organisation du travail, les conditions de travail, l'équilibre vie privée-vie professionnelle, les institutions représentatives du personnel et les règles de mobilité. Ce cycle de discussions a été bien accueilli par les syndicats, rapporte Le Monde.

Après ce 24e suicide, le parti socialiste (PS) a lancé un appel à la démission de M. Lombard. Les députés socialistes ont réclamé la mise en place d’une mission d’information parlementaire sur la santé au travail, tandis que les députés communistes ont demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire.

France Telecom est la principale entreprise française de télécommunications. Elle emploie près de 187000 personnes dont environ 100000 en France. Sa marque commerciale phare est Orange.

Psychomédia avec sources:
Le Monde
Challenge
Tribune de Genève
Wikipedia