La fausse représentation ne se retrouve pas que sur internet. L'association des victimes des attentats du 11 septembre 2001 à New York a limogé sa présidente, après qu'un article du New York Times ait révélé qu'elle avait menti en disant compter parmi les victimes. Un exemple très impressionnant de mythomanie.

Tania Head, présidente du Réseau des survivants ("Survivors' Network") à l'attentat contre le World Trade Center (WTC) disait avoir travaillé pour une filiale de la banque Merryll Lynch, au 96e étage du bâtiment.

Remarquable mythomane, elle racontait avoir été sortie des flammes par un sauveteur volontaire, qui aurait ensuite péri. Hospitalisée, elle n'avait repris conscience que cinq jours plus tard. C'est alors qu'elle avait appris que son fiancé était resté sous les décombres.

Elle avait paru sur de nombreuses photos aux côtés du maire de l'époque, Rudolph Giuliani. Elle effectuait des visites guidées de Ground Zero et a donné de nombreuses entrevues à des journalistes.

Un journaliste du New York Times a eu des doutes sur la véracité du récit de Tania Head lorsqu'il a essayé de l'interviewer à l'occasion du sixième anniversaire des attentats.

Elle n'a jamais travaillé pour Merryll Lynch. Et les amis de l'homme qu'elle présentait comme son compagnon, une victime véritable du 11-Septembre, n'ont jamais entendu parler d'elle.

Beaucoup d'autres éléments biographiques apparaissent invraisemblables. Ainsi, elle affirmait avoir étudié dans des universités aussi côtées que Stanford et Harvard. Elle disait aussi avoir porté secours fin 2004 aux victimes du tsunami en Thaïlande, et en 2005 à celles de l'ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans.

Selon le New York Times, le journal de Barcelone (Espagne) La Vanguardia a rapporté que Mme Head était connue à Barcelone sous le nom d'Alicia Esteve Head, que sa famille est très connue et que son père et son frère ont purgé une peine de prison pour leur rôle dans un scandale financier en 1992 dans la région catalane.

La mythomanie ne fait pas partie des diagnostics répertoriés dans le DSM IV, le "Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux".

Psychomédia avec sources: Le Devoir, Le Monde, New York Times