S'agit-il d'une nouvelle tendance médiatique de mêler la vie privée des artistes à des campagnes politiques ? Dans l'affaire Johnny Hallyday :

"Johnny Hallyday estime logique de payer ses impôts, mais considère que le tarif français est abusif. «Pendant quarante-cinq ans, j'ai beaucoup donné, les trois quarts de ce que je gagnais». En Suisse, il affirme qu'il paiera plus de 300.000 euros, mais nettement moins que dans l'Hexagone."(1)

"Selon la presse, Johnny était en 2005 le chanteur français le mieux payé, avec un revenu de 6,65 millions d'euros. En Suisse, il a négocié avec les autorités un "forfait fiscal", un dispositif destiné à attirer les grandes fortunes et dont bénéficient plus de 3 000 étrangers installés dans le pays."Il est clair que cette polémique a été lancée par la gauche. Mais vous verrez qu'au bout du compte ça la desservira", pronostique la rock star.

Après l'annonce du départ de "l'idole des jeunes", le président de l'UMP avait estimé que cette décision révélait l'existence d'un problème fiscal en France. "Un pays où tant de nos artistes, de nos créateurs, de nos chercheurs, où tant de gens se disent qu'il faut partir, c'est bien qu'il y a un problème", avait observé M. Sarkozy. La candidate socialiste à l'élection présidentielle, Ségolène Royal, avait en revanche estimé que Johnny Hallyday devrait "donner l'exemple" en payant ses impôts en France et revenir sur sa décision." (2)

Selon l'Humanité:

"Tendre pour les fortunes (et les bénéfices des entreprises), le système fiscal suisse est, en revanche, beaucoup plus exigeant pour les revenus du travail, imposant assez fortement (pas très loin des taux européens) les salariés et la classe moyenne.

Pas étonnant dans ces conditions que la Suisse soit l’un des pays les plus inégalitaires d’Europe en matière de patrimoine. Les dernières statistiques fiscales montrent clairement que plus de 56 % des Helvètes n’ont pratiquement aucune fortune alors que de l’autre côté de l’éventail, les 3.5 % les plus riches de la population détiennent plus de 54 % du patrimoine total. Soit presque un rapport que l’on retrouve dans les pays du tiers-monde !" (3)

Sources:

(1) Le Figaro, 24 décembre 2006
(2) Le Monde, 24 décembre 2006
(3) L'Humanité, 22 décembre 2006