Une enquête du New York Times montre une pointe d'iceberg témoignant des perturbations et des difficultés d'adaptation auxquelles font face plusieurs soldats américains au retour de leur déploiement en Afghanistan et en Irak.

"À travers les États-Unis, des échos mortels des batailles à l'étranger", titre l'édition du journal du 13 janvier. Selon un décompte fait par le journal, depuis 2001, au moins 121 anciens combattants américains d'Afghanistan ou d'Irak ont commis des homicides ou ont été inculpés pour ce motif.

Il y aurait ainsi eu une augmentation de 90% des homicides (un total de 349 étant rapporté par le journal) impliquant des militaires ou de jeunes vétérans lors des six années écoulées depuis l'invasion de l'Afghanistan fin 2001 par rapport aux six années précédentes. Cela malgré qu'il y ait eu moins de troupes stationnées aux États-Unis durant les six dernières années et que le taux d'homicides en général ait été plus bas aux États-Unis.

Ces affaires, traitées par la justice civile, ne feraient pas l'objet d'enquêtes du Pentagone et du département de la Justice.

Selon les recherches du New York Times, les trois quarts des vétérans impliqués étaient toujours membres de l'armée au moment des homicides.

Plus de la moitié des homicides ont été effectués au moyen d'armes à feu. Environ 25 anciens combattants ont été inculpés de meurtre, d'homicide volontaire ou involontaire après des accidents de voiture causés par l'alcool ou des comportements suicidaires.

Environ un tiers des victimes étaient les épouses, petites amies, enfants et autres parents des inculpés et un quart étaient des compagnons d'armes.

Le journal s'est appuyé sur des articles de presse locale, des rapports de police, des archives judiciaires et militaires et des entretiens avec les inculpés, leurs avocats et leurs proches, ainsi que ceux des victimes.

Cette méthode de recherche ne révèle probablement d'un nombre minimum de ces cas étant donné que ce ne sont pas tous les meurtres, en particulier dans les grandes villes et sur les bases militaires, qui sont rapportés publiquement. Il n'était pas toujours possible également de déterminer l'histoire de déploiement de membres de certains services arrêtés pour homicides.

De nombreux proches d'anciens combattants interrogés par le journal ont rapporté que ces derniers étaient revenus "différents".

Proches et enquêteurs déplorent la faiblesse de l'aide psychologique fournie aux vétérans à leur retour.

Sources:
Le Monde
Le New York Times