Un rapport de l'association américaine de défense des sans-abris National Coalition for the Homeless (NCH) documente une augmentation de la violence au cours de la dernière décennie, avec au moins 880 attaques non provoquées contre des sans-abris, ayant causé 244 décès, de la part de personnes qui ne sont pas des sans-abris. En 2008, 106 SDF (sans domicile fixe) ont été agressés gratuitement, dont 27 en sont morts, soit le chiffre le plus élevé depuis 2001.

Il arrive, disent les chercheurs de la coalition, qu'une personne sans domicile en attaque une autre lors d'une dispute. Mais le plus souvent, les assaillants sont étrangers: des hommes ou, dans la plupart des cas, des adolescents qui battent, frappent, tirent avec une arme à feu ou incendient des personnes vivant dans les rues simplement pour le sport, leurs victimes étant presque invisibles de la société.

«Les SDF sont devenus une nouvelle minorité qu'il est toléré de haïr. Si cela arrivait à une autre minorité, il y aurait une protestation organisée», s'indigne Michael Stoops, directeur du NCH.

L'association dénonce aussi le phénomène en expansion des combats de clochards («bum fights»): pour quelques dollars, des sans-abris sont incités à se battre entre eux. Les vidéos sont ensuite diffusées sur Internet.

En juillet, on comptait sur Youtube près de 86.000 vidéos dégradantes sur des clochards, soit 15.000 de plus qu'un an plus tôt. Quelque 5.700 vidéos, 1.400 de plus qu'en avril 2008, montrent des «bum fights».

Si certains sans-abris acceptent de se prêter à ces humiliations, c'est parce qu'«ils sont alcooliques, psychologiquement perturbés et qu'ils n'ont pas d'argent», explique Michael Stoops.

Selon une autre association d'aide, la National Alliance to End Homelessness, près de 700.000 personnes dorment chaque nuit dans la rue ou en foyer aux Etats-Unis. Sur un an, on dénombre entre 2,5 et 3,5 millions de personnes qui ont subi ce sort au moins une fois.

Devant l'augmentation des violences contre les sans-abris, certains Etats, comme le Maryland et le Maine, ont intégré les agressions contre des SDF dans leurs lois contre les crimes racistes ou discriminatoires. Washington, la Californie et la Floride, l'État qui a connu le plus de violences avec une trentaine d'agressions, comptent faire de même.

Psychomédia avec sources:
Libération
Le Monde
New York Times