Réponse à: A.M.V. (adoption d'une petite fille)

Surnom: A.M.V.
Sexe: masculin

Ma question est la suivante:

Nous avons, Mon épouse et moi adopté une petite fille Bulgare voici 1 an. Tout se passe très bien tant pour nous que pour elle (adaptation, entente...). K. a du tempérament et affiche une joie de vivre permanente ; elle a aujourd'hui 3 ans et acquiert tout doucement le langage dans sa nouvelle langue, le français. Ses progrès sont constants et réguliers, mais lents. Elle s'exprime convenablement bien pour exposer des choses élémentaires et parvient très bien à se faire comprendre. Actuellement, elle comprend des phrases simples, mais dès que cela se complique, elle interprète souvent mal ce que l'on cherche à lui dire.

L'épisode de son séjour en orphelinat n'est pas très loin et je pense qu'elle s'en souvient. Nous le lui rappellerons à l'occasion en lui montrant des photos.

Nous sommes convaincus, mon épouse et moi-même de l'intérêt et de la nécessité de parler à K. de son adoption, mais le moment venu et sans précipitation ni brusquerie. Disons simplement de façon « naturelle ». J'estime en effet que lui en parler actuellement alors qu'elle interprète parfois mal certains propos, présente plus de risques que d'avantages. Je me refuse à la prendre « entre quatre yeux » pour lui dire quelque chose qu'elle interprètera peut-être mal. En revanche, je ne pense pas non plus attendre des années avant de lui parler de ses origines.

Pensez-vous que je doive lui parler maintenant ou attendre encore quelques mois que sa compréhension de la langue soit meilleure ?

Bonjour A.M.V.,

Votre approche auprès de votre petite fille bulgare est tout-à-fait touchante et, à mon point de vue, tout-à-fait appropriée.

Il est, en effet, préférable d'annoncer à un enfant qu'il ou elle a été adopté(e), en bas âge et de façon naturelle.

Je suis d'accord avec vous que tant que les structures syntaxiques du français ne sont pas bien maîtrisées, il y a plus de risques que d'avantages à lui annoncer son adoption. Elle se sentirait maladroite de demander des explications complémentaires.

Attendez le temps qu'il faudra et «sentez» quand le moment sera venu.

Permettez-moi finalement de vous féliciter pour votre qualité d'attention à son égard.

Bonne chance à vous tous, A.M.V. !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue