Réponse à: ANGEL (relation mère-fille)

Surnom: ANGEL
Pays: France
Âge: 21
Sexe: féminin

Ma mère est souvent déprimée et cela depuis mon enfance.Déjà quand j'étais petite je ne supportais pas d'entendre ses cris, ses pleurs, ses gémissements, ses réprimandes à l'égard de son entourage;à 10 ans j'ai tenté de me tuer alors qu'elle criait..aujourd'hui quand cela recommence, même si je n'ai aucun conflit avec elle et que ses larmes concernent autre chose, je ne supporte toujours pas de l'entendre hurler et se plaindre.quand elle pleure j'ai des réactions très violentes parfois, je me mets aussi à pleurer, j'ai des débordements pulsionnels, je ne me controle plus : je crie, je casse, je veux mourir...je suis très malheureuse..je deviens folle, hurle, détruit, je me fais étrangère à moi même.que signifie ce phénomène?pourquoi suis je si malheureuse de la voir ds ces états? popurquoi ces réactions?Je n'ai rien à voir avec ma mère et ne suis pas proche d'elle du tout.Pourquoi cela me marque tant?ça ne peut être fusionnel..

Bonjour Angel,

En tant qu'enfant vous aviez besoin d'une maman aimante et rassurante, disponible et souriante. Malheureusement, ce ne fut pas le cas.

Si votre mère pleurait et gémissait, hurlait, et se plaignait souvent, il m'apparaît évident que vous avez connu des carences importantes à ce stade combien fragile qu'est le stade de l'attachement.

Cette blessure risque d'entraîner des troubles divers à l'âge adulte. Vous n'êtes pas folle, vous êtes en manque de maman. Ce manque, réputé cruel, engendre des souffrances et des symptômes parfois pénibles.

Pourquoi êtes-vous si malheureuse de voir votre mère dans tous ses états ? Parce que tout enfant veut voir sa mère (et son père) heureux. Si les parents ne le sont pas, l'enfant fera tout en son pouvoir pour les rendre heureux. Manifestement, vous n'avez pas réussi . mais précisons immédiatement que ce réflexe, si compréhensible, n'est pas le bon. Ce n'est pas dans la tâche des enfants que de consoler leurs parents. Il reste que le processus enclenché demeure.

Vous dites que vous n'avez rien à voir avec votre mère. Oh, que si ! Vous êtes liés, que vous le vouliez ou non. Le lien a été perturbé, mais il demeure à vif.

Je vous invite à trouver un psychothérapeute et à entreprendre une démarche de guérison. La bonne nouvelle, c'est que vos débordements pulsionnels, émotifs, peuvent être bien gérés. Votre vie et plus vaste que votre relation à votre mère . mais elle s'appuie en partie sur celle-ci. Et la psychothérapie est l'instrument de guérison privilégié parce que, la blessure ayant été infligée dans un contexte relationnel, elle doit aussi guérir dans un contexte relationnel. Votre psychothérapeute sera un peu votre votre mère substitut, sur le plan symbolique, bien entendu.

Bonne chance, Angel !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue