Réponse à: ATOMAS (syndrome d'aliénation parentale)

Surnom: ATOMAS
Pays: Canada
Âge: 36
Sexe: masculin

Voici séparé depuis 6 ½ ans je n'ai pas vu mes enfants pendant 1 ans au début pour être ensuite en visite supervisée pendant 1 an, même en visite supervisée la mère coupait au moins la ½ des accès, elle a reçu plusieurs avertissements du juge de respecter les droits d'accès «normaux» mais elle interprétait les ordonnances de manière restrictives.

L'an passé elle a demandé à ma fille de 12 ans de venir témoigner qu'elle voulait demeurer avec sa mère lors d'une requête en changement de garde que j'ai déposée, notez que 1 ans auparavant j'ai fait une requête en outrage au tribunal qui a été rejetée pour défaut technique. J'ai toujours eu des témoins impartiaux.

Ce qui est arrivé voilà quelques jours a cependant tout remis en cause. J'ai su par hasard que la mère avait déposé des plaintes à la police et à la protection de la jeunesse pour des abus que j'aurais commis sur mon fils en 95 ! Mon fils aurait déclaré à un professeur que j'avais joué avec son pénis et que lorsqu'il serait grand il me tuerait . On ne m'a pas contacté à ce moment !

En mai 99, la mère a refait une plainte à la police pour menace de mort, intimidation, attouchement sur elle et sur mon fils ! Plaintes qui n'ont pas été retenues et dont je n'ai eu connaissance qu'il y a quelques jours. En plus mon fils a dit au fils de ma nouvelle conjointe que je l'avais touché quand il était petit et qu'il avait peur de moi. Ils étaient tous deux seuls à ce moment et je venais de poser des questions à ce sujet à mon fils pour savoir si quelqu'un lui avait dit de faire de telle déclaration. Il m'avait dit non.

Dans sa déclaration la mère dit ne plus vouloir poser de questions à ce sujet à mon fils car celui-ci devient agressif à ce moment et que mes 2 enfants sont très traumatisés, qu'ils ne veulent plus venir me voir et qu'ils pleurent avant de venir me voir.

Ce que j'observe avec témoins à l'appui est tout le contraire et les enfants sont fatigués de ce perpétuel conflit. J'ai tout essayé pour y mettre fin et j'essaie d'avoir le moins de contact possible avec la mère. Je vous épargne la kirielle de procédures comme plainte à la perception des pensions, saisies injustifiées . mis à part le fait aussi qu'elle dit aux enfants que si ils me voient plus souvent c'est qu'ils ne l'aiment plus et que je ne paie pas la pension (imaginer vais-je être obligé à montrer à mes enfants tous mes reçus de pension ??).

Je n'en peux plus après maintenant près de 7 ans de séparation je ne sais tout simplement plus quoi faire, les fausses allégations de Mme se sont répandues partout et me suivent dans toutes les sphères de ma vie. J'ai pensé de cesser de voir mes enfants, à plaider coupable à toutes ces fausses accusations, au moins en prison j'aurais la paix et même à m'enfuir hors du pays, des gens m'ont parler d'aliénation parentale et je l'ai invoqué en cour sans succès. Une expertise a déjà été produite révélant des faiblesses psychologiques chez Mme alors que tout était normal pour moi. Le MMPI montre chez Mme a un profil schyzophrène paranoïaque et moi normal.

En plus cerise sur le tout Mme a déjà voulu en 97 qu'on sorte ensemble mais sans vie commune pour qu'elle continue à toucher la pension. Ce que j'ai refusé. Des conseils seraient bienvenue Merci.

Bonjour Atomas,

Vous comprendrez que je ne peux pas prononcer sur votre cause de façon pertinente puisque je n'ai entendu qu'une version des faits, la vôtre. En plus, dans le cadre de cette rubrique, il ne m'est possible que de vous donner quelques définitions et quelques pistes de réflexion.

Qu'est-ce que l'aliénation parentale ? En cas de séparation des parents, les enfants vont parfois manifester leur allégeance, leur loyauté, à l'un des deux parents. Ils poseront des gestes affectueux au parent-allié et des gestes hostiles envers l'autre et parfois envers le nouveau conjoint ou la nouvelle conjointe du parent non allié, ou même envers son enfant.

Un enfant veut prouver sa fidélité car il craint, en ne la montrant pas, d'être moins aimé du parent-allié. Le parent-allié est souvent insécure. L'enfant, par son comportement hostile envers l'autre, vient combler son insécurité : à la fois la sienne propre et celle du parent-allié.

Parfois, les comportements hostiles envers la «partie adverse» peuvent aller jusqu'à dénigrer la personne, inventer des histoires, ou en exagérer d'autres.

Le parent-adverse est souvent frustré, en colère, et impuissant. En cherchant à avoir raison et en luttant, il envenime le conflit et c'est le cercle vicieux.

Les enfants «coincés» dans cet engrenage sont dits victimes d'aliénation parentale.

Il ne faut pas confondre cette situation avec le «conflit de loyauté» où l'enfant veut prouver sa loyauté aux deux parents en cherchant à plaire tantôt à l'un tantôt à l'autre, situation hautement génératrice d'insécurité et de troubles émotifs.

Il arrive que des plaintes pour attouchements sexuels soient déposées dans un contexte de divorce. Depuis plusieurs années, il y a même prolifération d'allégations de sévices sexuels dans les causes de divorce et de garde d'enfant et de droits d'accès. Une telle allégation est devenue l'arme ultime et peut-être la plus efficace pour éloigner ou tenter d'éloigner un ex-conjoint. Le nombre plus élevé de ces allégations lors d'un divorce, sans les disqualifier, les rend néanmoins suspectes.

Méfiez-vous, Atomas, de l'interprétation rapide de l'une des échelles du MMPI, un test utilisé parfois dans les expertises psycholégales. Dans le domaine de l'expertise, le psychologue demeure volontairement dépendant des données qu'il a recueillies. Il parle en terme de probabilités et non de certitudes. Les outils, comme les tests, ou les entrevues cliniques, sont de bons outils, malgré leurs limites. Mais ils deviennent de mauvais outils si on en déduit des interprétations qui seront utilisées comme des certitudes.

Je reconnais avec vous que 7 ans de procédures et de luttes pour réussir à sortir avec vos enfants en toute quiétude, c'est long, c'est injuste et c'est cruel pour eux et pour vous.

Pourquoi désirez-vous plaider coupable à de fausses accusations ? Pourquoi désirez-vous réfléchir en prison ou vous enfuir à l'étranger ? Pourquoi ne pas plutôt réfléchir . chez vous ?

Si vous vous faisiez aider en psychothérapie ? Peut-être que faire le point avec vous-même s'impose. Après un tel moment, vous verrez mieux ce qui est bon de faire.

Le terme d'aliénation parentale a été crée par R.A. Gardner en 1986. Vous pouvez lire davantage sur le sujet dans «L'enfant abusé : psychologie et droit, 1992» Service de la formation permanente du Barreau du Québec, Ed. Yvon Blais, pages 17 à 20.

Bonne chance, Atomas !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue