Réponse à: BALTO (aliénation parentale)

Surnom: BALTO
Pays: Canada
Âge: 43
Sexe: féminin

J'aimerais avoir plus de détails sur l'aliénation parentale ainsi que sur le comportement d'un parent qui ne peut s'occuper de son enfant adéquatement.

Bonjour Balto,

Le syndrome d'aliénation parentale survient le plus souvent dans un contexte de divorce impliquant une contestation sur le droit de garde et sur les droits d'accès.

Il s'agit d'un ensemble de processus visant le salissage d'une figure parentale par l'autre. Le but (avoué ou non) est de rallier les enfants à sa cause et d'arriver le premier dans le c ur de l'enfant.

Le parent aliénant réussit à créer une alliance avec l'enfant en critiquant l'autre parent, parfois avec virulence, mais parfois aussi de façon subtile. À la longue, l'enfant «marche» et finit par se méfier du parent critiqué. C'est un drame car l'enfant est partagé entre son amour pour lui et sa crainte. Il ne veut déplaire à personne mais finit par se soumettre au parent aliénant par réflexe de survie psychologique.

La sévérité de ce syndrome est variable et peut aller de légère à grave. Les enfants soumis à ces processus peuvent en garder des séquelles longtemps.

Aucune ordonnance du tribunal forçant le parent à suivre une psychothérapie ne s'avère efficace. Il est impossible de forcer le bon déroulement d'une psychothérapie : le client peut bien se rendre à ses rendez-vous . pour passer le temps, sans plus. Une psychothérapie pour les enfants victimes de cette aliénation serait sans doute une bonne chose, mais tant que l'enfant demeure avec le parent aliénant, tout gain obtenu en psychothérapie risque fort d'être réduit à néant à la maison à cause de l'influence néfaste de ce parent.

En tant que parent, le choix le plus judicieux est de rester qui il est et de s'efforcer de faire preuve de respect face au parent absent. S'il est légitime de ressentir de la colère envers l'autre, il est injuste que l'enfant soit éclaboussé par ce conflit qui au fond concerne exclusivement la relation de couple.

Il n'est pas approprié non plus que le parent victime de cette aliénation lève son bouclier et parte en guerre pour ne pas «se laisser dire».

Parfois, l'intervention d'un tiers pour «calmer les esprits» peut s'avérer bénéfique à condition que cette personne agisse avec tact et savoir-faire.

Bonne chance, Balto !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue