Réponse à: BIBI (dépression à l'adolescence)

Surnom: BIBI
Pays: Canada
Âge: 24
Sexe: féminin

Bonjour, je suis psycho-éducatrice dans une école secondaire. Je reçois en relation d'aide depuis décembre 1998 une étudiante de 16 ans en dépression. Elle a été hospitalisée durant 2 mois 1/2. Présentement, elle ne va pas bien, les médicaments ne font pas effet (lithium et wellbutrin-dose maximale auparavant Paxil). Son psychiatre affirme qu'elle n'a pas besoin de psychologue puisque c'est un problème chimique! À l'hôpital elle n'a eu aucune relation d'aide elle a attendue que les médicamnets fassent effet. Elle voit son psychiatre 1 fois par mois à raison de 30 minutes et ce, en présence de ses parents...Je sens une grande souffrance intérieure chez cette ados une grande colère. LA famille présente un déni assez remarqué et cherche un coupable à la situation. L'étudiante refuse que je communique avec ses parents ou son psychiatre.

Elle présente encore des idées suicidaires, mais n'a pas de plan précis. Je ne sais vraiment plus quoi faire pour lui venir en aide. Es! t-ce vrai quand dépression une personne n'a pas besoin de psychothérapie?

Merci beaucoup pour votre aide

BIBI

Bonjour Bibi,

«Elle n'a pas besoin de psychothérapie puisque c'est un problème chimique» est une phrase qui n'a pas de sens. C'est comme dire qu'un enfant n'a pas besoin d'amour puisqu'il a faim maintenant !

Des rencontres avec son psychiatre une fois par mois pendant 30 minutes et en présence des parents est une approche plutôt faible pour venir à bout d'une dépression.

Je vous recommande la lecture de l'article «la dépression à l'adolescence, une tragédie bien réelle» de Michel Bolduc (journaliste-pigiste et collaborateur à La Presse). J'ai malheureusement perdu la date de publication de cet article, mais en appelant à La Presse, vous pourrez le retrouver.

La tristesse, la souffrance et la colère de cette adolescente devraient pouvoir s'exprimer dans un espace accueillant et supportant, espace que vous semblez pouvoir lui offrir puisqu'elle semble avoir confiance en vous.

Selon moi, une psychothérapie dans son cas n'est pas un luxe, elle s'impose.

Il serait souhaitable, comme toujours, de bénéficier de la collaboration des parents, mais je reconnais que ce n'est pas toujours possible.

Bravo pour votre perspicacité et votre dévouement.

Bonne chance pour elle et pour vous, Bibi !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue