Réponse à: BOUTEILLE À LA MER (son conjoint est en crise)

Surnom: BOUTEILLE À LA MER
Pays: Canada
Âge: 46
Sexe: féminin

Bonjour

J`ai désespérément besoin d'aide et de conseils. J'aimes profondément l'homme avec qui je vis depuis 20 ans. Depuis environ 1 an je l'ai vu se transformer,il n'est plus le même et depuis 6 mois la situation c'est aggraver: Il se lèves en pleurant,il dort 10 à 12 heures par jour (et cet homme travail environ 10 heures par jour),il a perdu intérêt dans tout,il n'a pas de projet,il manque de concentration et de mémoire.Il a des moments de violence verbale et d'agressivité je le sens très tendu,sa tolérence est à zéro.Il n'a plus de libido sexuelle.IL répète continuellement "je suis fatigué moralement" "je me sens vide" "je veux la paix " "je veux être seul"

Il est évident que cette situation à dégénérer en problème de couple.Il ne veut plus faire d'activité avec moi,et nous n'avons plus de vie sexuelle.Je dois dire que j'ai insisté à plusieurs reprises afin de règler ce problème ,je dirais même que je l'ai épuisé.Après un argument ,il m'a dit qu'il voulait partir parce qu'il ne m'aimait pas assez pour me donner tout ce que je lui demandais (tendresse,amour et attention)qu'il n'était pas capable de me rendre heureuse, et que je serais plus heureuse avec un autre.Il venait de me planter un couteau au coeur.

J'ai passer par toutes les étapes de la souffrance ,que je ne décrirai pas ici.Et je lui ai demandai et toi comment est-ce que tu te sens ? Et là j'ai eu une image désolante, cet homme d'affaire solide pleurer comme un enfant disant comment il se sentait vide à l'intérieur de lui-même ,rempli d'agressivité "je suis tellement vide que je n'ai plus rien à te donner"

"je ne sais plus ce que j'aimes,ce que je veux" C'est comme s'il avait perdu son identité.

Je lui ai dis que je l'aimait profondément et que je croyais qu'il faisait peut-être une dépression ,je lui ai recommandai de voir son médecin pour en parler, mais que moi je ne pouvais pas le faire à sa place,il craint qu'un diagnostic de dépression nuise à sa carrière,il hésite.. Le jour ou il sera bien dans sa peau et heureux,s'il me dit qu'il ne m'aimes plus je partirai,en attendant je veux l'aider

Ce que je trouves difficille ,c'est que je me demandes si je vois juste, ou si je vais du dénie, après tout il m'a dit qu'il ne m'aimait pas assez... Je suis prête à m'investir, mais je trouve cela dur car je ne sais pas quel sera la résultat,il peut m'arriver dans 3 mois:voilà je vais bien et je t'aimes toujours pas... Il m'arrives d'avoir des poussées d'angoisse,sans raison je me mets à trembler et à pleurer ça dure 5 minutes et je me raisonnes.Je me sens comme un condané à mort qui attend son sursit,je me sens insécure et j'ai peur.Je comprend qu'il ne peut rien me donner s'il est vide,donc je ne lui demande rien ,je lui donne beaucoup d'espace ,je ne fais aucune avance sexuelle .Je ne sais pas comment me comporter avec lui,j'aimerais un conseil s.v.p

Mon objectif est de retrouver une vie normale avec lui,mais j'ai des besoins et des limites.Je ne veux pas sombrer avec lui,mais je sens que sans lui je fais sombrer......

Merci de votre écoute

Une bouteille à la mer

Bonjour Bouteille à la mer,

Il semble que votre mari soit en situation de «burn-out». Cette hypothèse demande à être vérifiée par un professionnel de la santé, mais elle me semble plausible.

Un diagnostic de «burn out» ou de dépression ne nuit plus à une carrière; c'était le cas il y a plusieurs années, mais aujourd'hui la majorité des milieux de travail reconnaissent que l'être humain a des limites, qu'il est dangereux de les dépasser, et qu'une période de vrai repos s'impose parfois. De toutes façons, le diagnostic restera confidentiel.

Je comprends aussi que son état vous inspire de l'inquiétude, pour votre couple comme pour vous-même. Attention Bouteille à la mer, ne restez pas dans le personnage du condamné à mort qui attend son sursis. Placez-vous une frontière, allez prendre de l'air, aérez-vous l'esprit et le corps. Vous voulez l'aider, c'est bien, mais vous n'êtes pas sa garde-malade !

La meilleure attitude consiste à lui offrir une qualité de présence, une disponibilité, une écoute patiente s'il veut parler. Evitez les questions, les demandes, les reproches. Faites des commentaires brefs et restez authentique en tout temps.

Je ne peux que recommander à votre mari qu'il consulte un psychologue. Tout seul, on n'y arrive pas toujours !

Bonne chance, Bouteille à la mer !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue