Réponse à: CHARLINE (dépendance au psychologue)

Surnom: CHARLINE
Pays: Canada
Âge: 19
Sexe: féminin

Bonjour,

Je suis présentement en processus thérapeutique. Ce sur quoi je travaille est relié à la notion de rejet. Ainsi, j'ai parfois l'impression que mon psychologue est la seule personne qui ne me rejette pas et me comprenne vraiment. Il m'arrive souvent de rechercher sa présence, de trouver des prétextes pour aller lui parler, etc.

Mes questions sont les suivantes : Suis-je en train de développer une dépendance à mon psychologue ? Est-ce commun qu'un tel phénomène se produise ? La situation s'arrangera-t-elle d'elle-même au fil de la thérapie ou devrai-je plutôt en parler avec mon thérapeute pour justement inclure cette notion à nos discussions ?

Merci d'avance de votre réponse !

Bonjour Charline,

Il semble que vous soyez en train de développer un "attachement" à votre psychologue, ce qui est, sans aucun doute, une excellente chose pour vous puisque vous travaillez en ce moment le concept de "rejet".

Vous avez raison : votre psychologue "ne vous rejette pas et il vous comprend vraiment". Ce lien d'attachement qui se crée constitue une "alliance thérapeutique". Peut-être même êtes-vous en processus de "transfert", une étape connue et identifiable du processus thérapeutique, étape au cours de laquelle vous éprouvez envers lui des émotions semblables à celle que vous éprouviez enfant envers une figure parentale. S'agit-il de dépendance ? On ne peut pas parler de dépendance dans cette situation : vous recherchez sa présence et vous cherchez des prétextes pour aller lui parler ., c'est bien, mais vous pouvez encore respirer sans lui !

Réjouissez-vous : vous êtes en phase d'attachement, condition indispensable pour pouvoir se détacher adéquatement sans avoir peur du rejet.

Est-il commun qu'un tel phénomène se produise. Oui, c'est commun et c'est même souhaitable.

La situation s'arrangera-t-elle d'elle-même ? Oui et non. Le processus thérapeutique en lui-même fait que cet attachement évolue et se transforme au fil des semaines et des mois. Votre psychologue sait comment gérer cette situation : oui, c'est une bonne idée de lui en parler et d'inclure dans vos échanges ce que vous observez et ressentez. Donnez-lui l'heure juste, vous l'aiderez ainsi à vous aider.

Je vous souhaite une poursuite stimulante et enrichissante de votre psychothérapie.

Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue