Réponse à: COLIBRI (son père a le cancer)

Surnom: COLIBRI
Pays: Canada
Âge: 40
Sexe: féminin

J'ai appris que mon père avait un cancer. Je suis parvenue à le savoir grâce à un cousin médecin après que je lui aies décrit les traitements qu'il avait. Ce cancer serait généralisé. Ma soeur et moi avons essayé d'en savoir plus par les médecins qui le soignent. Ils nous ont dit qu'ils avaient reçu l'ordre de mon père de ne rien nous dire mais que nous devrions faire en sorte qu'il nous le dise rapidement. Nous ne savons pas ce qui est préférable pour lui, que nous lui disions que nous sommes au courant afin qu'il nous en parle s'il en ressent le besoin ou continuer à faire comme si nous l'ignorions. Je sens qu'il veut protéger ses filles afin que nous ne nous inquiètions pas Nous trouvons terrible qu'il doive vivre cette étape tout seul mais nous ne voulons pas non plus lui créer un stress de plus en s'inquiétant pour nous. Serait-il préférable de lui avouer qu'on est au courant ou non?

Bonjour Colibri,

La situation que vous et votre s ur êtes en train de vivre est plutôt inconfortable : vous ne voulez pas aller à l'encontre de la volonté de votre père, donc vous ne savez pas. Et en même temps vous ne pouvez pas aller à l'encontre de votre générosité et de votre amour pour lui, donc vous savez.

Selon mon expérience de psychothérapeute, "faire comme si" demande une quantité incroyable d'énergie, oblige à rester continuellement sur le qui vive pour éviter de faire un faux-pas et nous fait glisser lentement mais sûrement sur la pente de l'hypocrisie.

Pourquoi ne pas dire la vérité toute simple : "Nous avons appris du cousin médecin qu'il s'agit d'un cancer. Notre désir, c'est que tu ne traverses pas cette étape tout seul."

Peut-être sera-t-il déçu ou fâché pour un moment; mais le soutien et l'amour de ses deux filles aura vite fait de faire oublier les désagréments du dévoilement du secret.

Même dans les douleurs psychologiques les plus intenses, la vérité n'a pas de prix. Elle permettra à toutes les personnes présentes de rester elles-mêmes dans un contexte d'authenticité.

Mes bonnes pensées à vous tous, Colibri !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue