Réponse à: DÉPASSÉ (expertise psycholégale)

Surnom: DÉPASSÉ
Pays: Canada
Âge: 39
Sexe: masculin

Vous que je considère comme «médecin de l'âme», est-il possible que vous faisiez des erreurs de jugement et de diagnostique ?

Suite à un divorce en 1996, j'ai perdu mes deux enfants âgés à l'époque de 8 ans et 4 ans. Mon ex-conjointe a tout mis en oeuvre pour m'empêcher de vois mes enfants. Selon le jugement de la cours j'avais le droit de téléphoner à mes enfants le mardi et le jeudi soir à 18h00 et une fois la fin de semaine que je n'avais pas mes enfants en visite. Très, très rare ont été les fois où j'ai pu leur parler au téléphone. Mon ex-conjointe me disait lorsque je téléphonais que mes enfants n'étaient pas là ou qu'ils ne voulaient pas me parler, alors que je les entendaient crier : «Je veux parler à papa». Quand j'aillais les chercher pour exercer mon droit de sortie, elle refusait que les enfants apportent avec eux des jouets, bicyclette et même la doudou du plus petit. Quand je vidais leur sac de linges. c'était épouvantable les guénilles qu'elle mettait dedans ! J'ai réglé très vite ce problème en achetant des nouvelles bicyclettes, jouets et vêtements à mes enfants. J'avais de bonnes relations avec mes enfants avant la rupture et après la rupture les relations étaient encore meilleures parce que maintenant je pouvais faire des choses avec mes enfants sans avoir de représailles de mon ex.

Quand je parle de choses, je veux dire des sports et des sorties. Je me suis acheté des patins, juste pour pouvoir en faire avec le plus jeune de mes fils. Nous avons fait des belles sorties ensemble, ex. : carnaval, plage, visite à la famille, cinéma. J'étais tellement heureux de ma nouvelle vie, enfin, je ne me sentais plus étouffé dans une relation où j'étais très, très malheureux. Mais voilà que mon calvaire à commencer lorsque mon ex-conjointe à porter plainte à la police que j'avais essayé de provoquer un accident face à face avec elle. J'ai contesté la contravention de 316.00 $ et le jour de l'audition, madame ne s'est pas présenté et je fus acquitté par défaut. À la demande de mon avocat, celui-ci me dit de toujours aller chercher mes enfants avec un témoin car selon son expérience il serait préférable d'agir ainsi.

La fois suivante que je devais aller chercher mes enfants, je n'avais pas personne avec moi pour m'accompagner, j'ai donc décidé de mettre dans ma poche de blouse un petit magnétophone. Comme j'attachais le plus petit avec la ceinture de sécurité, madame était derrière moi et elle m'injuriait en disant : «J'ai pas peur de toi, tu ne me fais pas peur, tu m'arrêteras pas de respirer, etc.» Je me retourne pour fermer la portière et madame était juste devant moi. Je lui ai dit : «Je ne sais pas où tu veux en venir mais je ne veux pas que tu es peur de moi et je ne t'arrêterai pas de respirer non plus. Rappelle-toi, le juge nous a dit en cours de ne pas s'importuner et c'est exactement `ca que tu fais, tasse-toi que je m'en aille». Elle a répondu : «Tasse-moi donc

pour voir». J'ai juste mis mes paumes de mains une sur l'autre et j'ai avancé les bras allongés devant moi, j'ai appuyé mes mains sur son épaule et j'ai continué d'avancer. Evidemment, elle a reculé. J'ai fermé la portière et je suis partis. Elle criait : «Tu m'as touché, je vais te faire arrêter, tu vas aller en prison. » Ellle a déposé une plainte pour voies de fait. En cours, elle disait que je l'avais frappé à coups de poings et coups de pieds, que je l'ai traité de folle et que je l'arrêterais de respirer, etc. Mon avocat a déposé en preuve la cassette dont toute la teneur de la conversation que j'avais eu avec madame était enregistrer. Eh bien croyez le ou non, mais monsieur le juge a refusé que la cassette soit déposée en preuve car sur l'enregistrement on ne pouvait se situer dans le temps et je fus reconnu coupable de voies de fait. Un autre événement; le 25 décembre, je téléphone à mes enfants pour leur souhaiter un Joyeux Noël et le 29 décembre je me suis retrouvé encore devant le juge pour répondre à des accusations de harcèlement téléphonique. La journée du 25 décembre n'était pas une journée où il m'était permis de téléphoner et je fus reconnu coupable de harcèlement téléphonique. Quelque temps avant mon fils le plus âgé avait décidé de ne plus venir chez-moi. Il donnait comme raison que j'étais violent. À la demande de mon avocat une expertise psychologique a été fait. J'ai rencontré une psychologue et le rapport qu'elle a rédigé ne m'étais vraiment pas favorable. Elle disait que j'étais une personne narcissique, égocentrique, égoïste, qui prend plaisir à faire mal aux personnes de mon entourage etc. etc. etc. Je fus totalement renversé, je me disais c'est un cauchemar, ça ne se peut pas. J'ai donc demandé une contre expertise psychologique avec un psychologue de mon choix. La contre-expertise fut aussi dévastatrice que la première. Quand je suis allé payer les honoraires professionnels du deuxième psychologue, j'ai demandé à le rencontrer. Dans son bureau, je lui ai dis : «Comment avez-vous pu arriver à de tels résultats, expliquez-moi, je ne comprends pas. Il m'a dit : «Vous devriez consulter un professionnel» et il m'a donné son tarif horaire. Je lui ai demandé «Aviez-vous pris connaissance du premier rapport psychologique rédigé par la psychologue ?» Il a répondu : «Oui, mais qu'il ne s'en était pas servi pour rédiger son rapport. » Et j'ai répondu : « Permettez-moi d'en douter.» Pendant que je lui faisais son chèque, je lui ai dis que jamais je n'allais m'accuser de quelque chose que je n'ai pas fait (violence) et je lui ai aussi dis : «Que la raison de la rupture de mon couple n'était pas la violence physique mais plutôt de la violence verbale et que je pense que ça doit faire aussi mal que de la violence physique ? Qu'il n'y avait plus d'amour dans notre couple, plus de confiance et surtout plus de respect mutuel. Voilà selon moi les causes de l'échec de mon mariage.» Il a répondu : «Vous devriez prendre un rendez-vous avec moi ou avec n'importe quel professionnel car sinon, on va vous ramasser à la petite cuillère.» Je lui ai déposé son chèque sur le bureau en disant : «Je n'en reviens pas de ce que vous me dites et je suis sortis de son bureau.»

J'ai consulté un C.L.S.C. et j'ai obtenu de l'aide pour pouvoir passer au travers de cette épreuve. J'ai eu énormément de misère à «accepter» la séparation de mes enfants, ça me fait encore très mal aujourd'hui. Quand j'y pense j'essaie de me changer les idées car quoi que je dise ou que je fasse, ça ne donne absolument rien car je me bat contre un système. Pourquoi c'est comme ça, je ne le sais pas mais c'est comme ça. Si je vous ai écris, c'est juste pour vous dire qu'une personne qui consulte un psy par ce qu'elle a un problème eh bien, je crois que vous pouvez l'aider mais si comme dans mon cas une personne vous consulte pour que vous lui trouviez des poux et bien croyez-moi vous êtes des spécialistes pour ça. Heureusement aujourd'hui je refais tranquillement ma vie avec une personne qui a deux enfants exactement de la même âge que les miens et notre relation se porte bien. Ça fait deux ans que nous sommes ensemble et il me semble que si j'étais vraiment une personne violente, je n'aurais pas pu cacher cette violence aussi longtemps. Qu'en pensez-vous ? De toute façon, ma nouvelle compagne qui est éducatrice spécialisée m'a dit : «Fuyez le naturel et il revient au galop». Selon elle si j'étais une personne violente, elle s'en serait aperçu et notre relation aurait pris fin. Je ne sais pas comment toute cette histoire que j'ai encore avec mon ex va se terminer car maintenant je dois répondre à d'autres accusations de voies de fait sur mon fils le plus jeune et à une accusation au code de la route, soit disant que je suivais madame de trop près. J'ai eu beau demander dans mes prières que la vérité finisse par sortir, que la justice soit rendue mais mes prières n'ont toujours pas été exaucées. Après réflexion je me rends compte que le Bon Dieu m'a exaucé autrement, il m'a aidé à passer au travers de cette épreuve en mettant des personnes sur mon chemin comme un professeur de l'un de mes fils qui est religieuse qui m'a dit :

«Le Christ n'était pas coupable et il a quand même été crucifié.» Elle ne pouvait dire plus vrai que cela. Je crois que cette phrase va rester graver dans ma tête jusqu'à la fin de mes jours. Je pense qu'il y a un temps pour pleurer et il y a aussi un temps pour n'importe quoi d'autre. Je pleure encore la perte de mes deux fils mais j'essaie de passer à autre chose. J'espère qu'un jour moi et mes fils, nous nous reverrons afin de remettre les pendules à l'heure. Je sais que je suis très marqué par ce divorce qui sort vraiment de l'ordinaire, et je sais aussi que j'ai encore besoin d'aide professionnelle mais existe-t-il des psys qui pourraient m'aider à m'en sortir au lieu de m'écraser comme ils le font en essayant de me faire admettre des actes que je n'ai pas fais ? Je m'excuse pour les fautes d'orthographes. En bon entendeur.

Bonjour Dépassé,

La situation que vous décrivez est malheureusement trop fréquente : lors d'une séparation, les ex-conjoints vident leurs vieilles querelles d'avant la rupture et de très nombreux mécanismes inconscients viennent jouer un rôle, de part et d'autre; très souvent, les enfants sont les victimes de cette situation à laquelle les deux parents contribuent, sans le vouloir, nécessairement.

Vous comprendrez sans peine que je ne peux pas commenter une situation dans son ensemble pour laquelle je n'ai qu'une version, la vôtre, situation qui a d'ailleurs déjà fait l'objet d'une décision de la cour.

Il est aisément compréhensible que vous ayez eu de la difficulté à accepter les termes du rapport «défavorable» de la première psychologue ainsi que les allusions de violence mentionnées par le deuxième psychologue. Peut-être que vous n'en reveniez pas qu'il vous ait suggéré de consulter un professionnel . mais vous avez quand même consulté un C.L.S.C. où vous avez obtenu une aide efficace pour passer à travers.

Ecoutez Dépassé : personne ne consulte un psychologue «pour se faire trouver des poux» : on consulte un psychologue en psychothérapie parce qu'on a besoin d'une aide ponctuelle dans un des domaines de fonctionnement (cognitif, émotif, relationnel, etc.) ou on consulte un psychologue expert pour qu'il rédige un rapport d'évaluation psycholégale dans le meilleur intérêt des enfants.

Si vous étiez vraiment une personne violente il y a deux ans, vous n'auriez pas pu cacher cette violence aussi longtemps, dites-vous ? Oh si ! Il est possible que vous étiez une personne ayant des tendances ou des traits violents. Et que dans certaines conditions, ces traits se trouvent actualisés alors que dans d'autres conditions, ils se trouvent éteints ou amoindris.

Votre compagne, éducatrice spécialisée, invoque le proverbe «Fuyez le naturel, il revient au galop». C'est vrai dans certains cas. Mais a-t-on vraiment dit que votre violence était «naturelle» ? Ou que vous aviez des «traits» violents ? Ce n'est pas pareil.

Vous admettez, dans votre dernier paragraphe avoir besoin d'aide professionnelle. Les psys sont là pour vous aider et non vous écraser en vous faisant admettre des actes que vous n'avez pas commis. Les psys qui font de l'expertise psycholégale disent ce qu'ils trouvent, rien de plus et rien de moins . et ils détectent souvent les côtés les plus sombres de votre personnalité, ceux-là justement qu'il vous est difficile d'admettre.

Bonne chance, Dépassé !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue