Réponse à: DILOU (attachement durable envers une enseignante)

Surnom: DILOU
Pays: France
Âge: 21
Sexe: féminin

je suis attachée à une prof (sans pensées sexuelles).N'ayant pas eu une mère très proche (toujours vivante), je m'attache très souvent à des femmes. Mais cette fois ci ça fait mal. Cette prof m'a portée beaucoup d'attention jusqu'à ce qu'elle me dise : "j'ai l'impression que tu me convoites". Elle savait que ce n'était pas cela. Elle représente tout pour moi. Et elle passe même avant mon copain (depuis 2 ans et demi). Ca fait environ trois ans que je la connais. Je me sens abandonnée. J'ai déjà été voir une psychiatre, mais j'ai arrêté car j'en pleurais et qu'il n'y avait que moi qui parlait. Je ne sais pas quoi faire pour l'oublier et surtout satisfaire mon manque d'affection maternelle.

Merci beaucoup si vous pouvez m'aider.

Bonjour Dilou,

Votre attachement à ce professeur ressemble à un attachement de type petite fille-maman. Vous dites d'ailleurs vous-même que votre mère n'était pas très proche.

Il est regrettable qu'elle ait eu cette phrase malheureuse à votre égard; probablement qu'elle avait de la difficulté à se trouver dans cette position ou alors, elle était mal de recevoir une si grosse dose d'affection de votre part ou encore elle était peut-être mal dans votre demande d'affection (formulée ou non).

Un si gros attachement va nécessairement de pair avec une très grande sensibilité à l'abandon. Au fond, elle ne vous a pas réellement abandonnée, elle vous a fait part - maladroitement sans doute - de son impression.

Vous avez consulté un psychiatre; le fait que vous pleuriez beaucoup est tout-à-fait normal dans les circonstances. Le fait qu'il n'y avait que vous qui parliez relève de son approche particulière. Ce n'est sans doute pas ce qu'il vous faut. Cherchez peut-être un psychiatre ou un psychologue d'orientation humaniste.

Vous ne savez pas quoi faire pour l'oublier. Mais qui parle de l'oublier ? Cette personne vous a apporté beaucoup de positif et sa présence a été enrichissante. Cette expérience fait maintenant partie de votre bagage; elle est précieuse en plus. Ne vous efforcez donc pas de l'oublier. Je vous invite à faire le bilan des choses positives que vous avez apprises à son contact.

Pour satisfaire votre manque d'affection maternelle, votre défi est d'apprendre à devenir votre propre mère et de vous donner - enfin - toute l'affection à vous-même.

Bonne chance, Dilou !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue