Réponse à: FAMI (relation avec l'ex-conjoint difficile)

Surnom: FAMI
Pays: Canada
Âge: 40
Sexe: féminin

Bonjour,

Après 16 ans de vie commune, j'ai décidé de quitter mon ex-conjoint avec lequel je n'étais plus heureuse. De cette union, sont nés 5 enfants âgés maintenant entre 14 et 2½ ans. Ils vivent dans la région de Québec et je suis maintenant à Montréal. Et j'étais maman à temps plein.

Pour des raisons pratiques telles que la recherche d'un logement, d'un emploi et le temps de me refaire des finances, on a décidé que mon ex-conjoint aurait la garde exclusive des enfants et que j'en prendrais charge à toutes les 2 semaines et qu'en juillet prochain, 2 des enfants s'en viendraient avec moi et les 3 autres resteraient avec leur père. Tout ça a été mis dans une entente, a été signé par nous deux et notre médiatrice en a une copie. Je dois préciser ici que comme n'étant pas adéquatement installée dans un logement me permettant de recevoir toute la marmaille, il avait été entendu que je retourne dans mon ancienne maison à toutes les 2 semaines et mon ex-conjoint n'y serait pas le temps de ma présence là-bas. J'assume également tous mes frais de déplacements.

Mais voilà que mon ex-conjoint qui vit difficilement cette séparation, qui est envahi par des sentiments de colère, d'amertume et de rancoeur envers moi a décidé de me faire payer mon geste (je rapporte ici ses propres termes!). Il veut repousser les gardes aux 3 semaines et il n'est plus question qu'en juillet, je prenne 2 enfants, sous prétexte qu'une fratrie, on ne sépare pas ça. Et il n'est non plus question qu'il s'absente puisqu'il est chez lui. Donc, selon lui, ma présence pertube les enfants alors que j'ai plutôt l'impression que ce qui les pertube, c'est le climat négatif qui sévit entre mon ex et moi puisqu'il est là quand j'y suis. D'ailleurs, il m'a même dit qu'il était bien bon de ne pas me faire payer mon séjour à la maison!!!!

Je veux bien comprendre que ce soit difficile pour lui, mais bon je ne considère pas que sa colère et son amertume lui donne le droit de me priver de voir mes enfants selon l'entente prévue. Ce sont ses trucs personnels à lui-même et les enfants et moi, n'avons pas à écoper de son mal de vivre !

Là-dessus, j'ai rendez-vous prochainement avec mon avocate pour obtenir des éclaircissements et connaître à fond mes droits mais si je vous écris c'est que je voudrais connaître le côté psychologique de la situation.

Bref, quelle est la meilleure attitude à adopter pour le bien de tous ?

Merci.

Bonjour Fami,

La situation que vous décrivez est malheureusement trop fréquente. Le divorce ne met pas toujours fin à l'autagonisme d'un conjoint envers l'autre, et ceci se fait hélas au détriment des enfants. De vieilles rancunes refont ainsi surface sans crier gare. On ne peut que déplorer cette situation.

Vous avez entièrement raison sur ce point : le climat négatif qui sévit entre votre ex et vous-même perturbe les enfants et ceci reste vrai, que vous soyez ensemble ou non. Il est aussi exact de dire que rompre unilatéralement une entente, et ce sans motif valable, est déroutant et insécurisant pour tous. Ce qui est important pour les enfants du divorce, c'est la routine. Ils s'y accrochent souvent. Tout manquement à cette routine peut les insécuriser davantage.

Vous parliez du côté psychologique de la situation . il est douteux que des parents, qui ne s'entendaient pas pendant les derniers moments de leur union, puissent s'entendre sur tout, une fois séparés. Ce n'est pas logique. Les divergences demeurent, et parfois s'accentuent.

Selon moi, la meilleure attitude à adopter consiste à respecter l'entente écrite : elle a été rédigée pour le bien de tous, approuvée par le médiateur, puis signée et probablement présentée en cour pour jugement. S'il faut la faire respecter par une ordonnance de la cour, eh bien, c'est ce qui se passera.

Vous avez également raison de dire : «Nous n'avons pas à écoper de son mal de vivre» . mais hélas c'est quand même souvent ce qui se passe.

Seuls des ex-conjoints très complices peuvent se permettre quelques écarts à l'entente écrite, mais sans porter à conséquence. C'est ce que je vous souhaite, à vous et à votre ex, Fami !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue