Réponse à: GABRIEL (garde partagée)

Surnom: GABRIEL
Pays: Canada
Âge: 25
Sexe: masculin

Bonjour à vous,

J'ai 25 ans et j'ai un petit garçon de 25 mois avec une fille du même âge que moi. Notre relation c'est terminée au début de l'été et depuis, ça brasse pas mal... Mon ex réclame la garde complète de notre fils et moi je demande la garde partagée. Elle l'a alaité durant environ 16 mois et de se fait était très proche de notre petit, allant même jusqu'a le coucher entre nous deux dans le lit durant toute notre relation post-naissance. Très protectrice, ma place fût réduite de beaucoup malgré mon amour inconditionel face à notre fiston et un désir intense d'assumer mon rôle de jeune père.

Maintenent, je fait face à un système judiciaire favorisant les mamans (je ne veux pas rentrer dans ce débat, mais c'est mon observation) et j'ai dû, en phase interimaire, conséder beaucoup de choses, entre autre la garde temporaire de notre fils. Je souffre énormément de cette séparation, il couche 5 soirs semaines chez elle et 2 chez moi. Elle prêche la stabilité de notre garçon en ayant comme argument premier que pour un enfant de cette âge, la mère est "plus" importante que le père. Je suis un papa qui joue avec mon fils, prend mon bain avec lui, danse sur du Frank Sinatra dans le salon avec lui, joue au ballon, aux voitures, fait des promenades, etc... lui fait des combinaisons culinaires créatives, bref, je me considère un super papa (sans prétention, je vous l'assure). Elle me dicte constamment quoi et comment faire pour m'occuper de lui et elle est très méchante dans ses commentaires à mon égart. En plus, elle a un chum depuis des mois, et il passe plus de temps avec mon fiston que moi-même j'ai le prévilège de faire. C'est vraiment à ni rien comprendre. Notre fils répète même son nom quand il parle de sa maman... L'histoire est très longue, donc je vous épargnerai le reste, qui est tout aussi obscure...

Ma question est la suivante: Pour la stabilité de notre fiston, une garde partagée est-elle la meilleure solution? (je l'espère du plus profond de mon coeur, car mes trippes me disent que oui...) Je me dit en moi-même, si la situation idéale est un couple uni qui ont une relation égale et équilibrée avec lui, qu'est-ce qui ferait que, tout d'un coup, après une séparation, le père n'a plus la même importance...??

Merci énormement de votre attention et j'espère que vous aller prendre quelques minutes pour me répondre... sincèrement.

Bonjour Gabriel,

Je peux comprendre votre frustration et votre colère . la possibilité de maintenir une relation de qualité avec votre fils est menacée : c'est à la fois tragique pour vous et pour l'enfant.

Le débat qui oppose deux idées : garde exclusive à l'un des parents avec droits d'accès à l'autre versus garde partagée, a fait couler et fait encore couler beaucoup d'encre. La garde partagée prend de l'ampleur ces dernières années mais les juges l'appliquent avec beaucoup de discernement.

Je constate que vous êtes un papa formidable et tout ce que vous faisiez avec fiston pour l'amuser, le stimuler, l'élever et pour garder une relation harmonieuse et solide avec lui peut être maintenu. Mais vos contacts seront nécessairement moins fréquents et ce par la force des choses : une séparation des parents implique toujours une division du temps (de la semaine ou du mois) pour la garde des enfants.

Votre ex-épouse semble vous dicter la conduite à adopter avec fiston et fait des commentaires méchants à votre égard. Je vous invite à ignorer purement et simplement ses tentatives de contrôle qui finiront bien par disparaître un jour. Évitez d'y répondre; si vous y répondez cela ne ferait qu'alimenter votre ex-épouse en nouveaux arguments. Par contre, je vous invite à tenter de renouer le dialogue avec elle peut-être avec l'aide d'un tiers.

La séparation implique que fiston aura à s'habituer à deux foyers différents; il adoptera donc deux cultures différentes.

Il est vrai que le nouveau chum de Madame établira un lien avec fiston, chose que vous ne pourrez empêcher. C'est sans doute paradoxal mais inévitable. "Si la situation idéale est un couple uni avec une relation égale et équilibrée des deux parents avec l'enfant, qu'est-ce qui ferait que tout-à-coup, après une séparation, le père n'a plus la même importance ?" C'est ce que vous nous demandiez. Justement, un couple séparé, ce n'est plus un couple uni. Les données changent. Voyez : à l'âge qu'a fiston, l'amour qu'il reçoit lui parvient par le lien conjugal. Il reçoit UN amour de ses DEUX parents. L'effort qui lui est demandé maintenant est de diviser cet amour en deux, un venant de maman et un venant de papa.

Il est, bien sûr, injuste d'affirmer que le père n'a plus la même importance. C'est le stress que subit l'enfant dont il est question ici et les décisions des juges tentent, dans la mesure du possible, de se situer dans le meilleur intérêt de l'enfant.

Et quel est le meilleur intérêt de VOTRE enfant ? Puisque ça "brasse" pas mal, pourquoi ne pas confier la chose à un psychologue-expert qui rencontrera les deux parties, qui fera de l'observation directe (fiston en présence de sa mère et fiston en présence de son père) et rédigera un rapport assorti de recommandations. Pour le bien de tous, il serait préférable de faire une requête conjointe (les deux avocats s'entendent sur le même expert). Cette option présente de mérite d'éviter les interminables querelles d'experts et les lourdes procédures en cour.

Je souhaite le meilleur arrangement possible pour tout le monde.

Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue