Posté par Gaetane le 05-05-02
Canada
Féminin
Oui
Très grave
Bonjour,
Je viens de vivre une séparation. Mon conjoint de 11 ans m'a dit qu'il ne m'aimait plus et m'a quitter. J'ai un sentiment de rejet total. Il m'a dit que c'était de ma faute. Que je l'avait fait
devenir la femme de la maison et que c'est moi l'homme. Je ne sais pas comment agir, il veut qu'on aille voir un médiateur pour organiser les dettes, et nous avons 2 enfants. Je refuse que quelqu'un d'autre arange nos affaires. Qu'est-ce que je devrais faire.

Je suis agressive et boulversée en même temps. J'ai beaucoup de difficulté à accepter son départ. De plus j'ai 32 ans, 2 enfants....j'ai l'impression que tous mes rêves se sont effacés et que c'est fini la vie à mes yeux.....je dois rester forte pour les enfants mais c'est très difficile.

Bonjour Gaetane,

Suite à votre séparation récente, vous sentez agressive et bouleversée, vous voyez la vie comme «finie» et vous éprouvez le besoin de rester forte.

Voici mon commentaire à ce propos. Il est bien connu qu'une séparation est un événement majeur qui entraîne stress et émotions diverses. Votre colère et votre bouleversement actuels sont des états normaux dans les circonstances. Si vous demeuriez parfaitement sereine, c'est là qu'on pourrait conclure qu'il existe un problème.

Bien sûr, vous avez de la difficulté à accepter son départ et bien sûr vous vous sentez rejetée. Car la vérité, c'est que c'est bien d'un rejet dont il s'agit.

Monsieur dit que c'est de votre faute. Ce qu'il dit est sans importance : c'est son opinion et il y a droit. Vous n'êtes plus ensemble désormais et son opinion à votre propos ne vous concerne plus.

Les visites chez le médiateur demeurent une bonne chose; le médiateur sait comment s'y prendre et vous aidera à arranger le «pré-divorce». Soyez sûr qu'il «n'arrange pas les affaires» à votre place. Il vous seconde dans l'inventaire de toutes les choses à régler en cas de séparation (biens communs, biens de chacun, dettes, garde d'enfants, etc.). Le médiateur connaît la loi et ne prend pas parti. C'est un intervenant précieux.

Vous vous dites que tous vos rêves ses sont effacés. Il faut comprendre que «tous vos rêves avec lui» se sont effacés. Vous avez bien fait de les effacer puisqu'ils ne se réaliseront pas. Mais voilà : vous avez fait place nette pour en rebâtir des nouveaux. Vous avez à vous répéter que votre vie est très vaste, plus vaste que vous pensez. Loin d'être finie pour vous, la vie continue, sous une autre forme.

Encore une fois, votre tristesse est légitime et saine; elle peut s'exprimer et il est même salutaire qu'elle s'exprime.

Vous dites vouloir rester forte pour les enfants. Qu'est-ce que ça veut dire? La véritable force, c'est d'accepter les émotions réelles qui sont présentes à votre coeur. Les enfants ont bien le droit de voir leur mère triste et bouleversée puisque c'est ça la réalité. D'où vient cette légende qu'être fort, c'est cacher ses émotions? Je ne saurais le dire, mais soyez sûre que vos enfants découvriront vite la supercherie si vous «faites semblant». Pourquoi ne pas leur dévoiler votre authenticité : «Maman est très triste en ce moment; vous voyez, ça prend quelques minutes et puis ça passe. Après la pluie, le beau temps».

Gaetane, je vous souhaite une bonne convalescence.

Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein
Psychologue