Réponse à: JANE (vit de la pitié pour son oncle incestueux)

Surnom: JANE
Pays: Canada
Âge: 37
Sexe: féminin

Ma question concerne un fait qui s'est produit à quelques reprises lorsque j'avais environ 10 ans. J'allais coucher chez ma cousine et tard, le soir, son père (mon oncle) venait dans la chambre et lui faisait des attouchements... il l'a même fait sur moi mais j'ai fait semblant de dormir...j'étais trop gênée pour oser montrer que j'étais éveillée....C'était un oncle que j'aimais beaucoup et tout ce que j'ai ressenti, à ce moment, fut une grande pitié pour lui.....

Je n'en ai jamais parlé à mes parents, de qui j'étais pourtant très proche et j'ai toujours gardé ça pour moi. Et chaque fois que je revoyais cet oncle, ce qui arrivait souvent, j'avais de la pitié pour lui. C'est bizarre, je n'ai jamais pu m'expliquer ma réaction.

On entend beaucoup parler d'abus sexuels et j'en suis rendue à me demander pourquoi j'avais été si peu marquée par cet événement....J'en ai parlé à mon père tout récemment.....il en a été renversé et ne comprend pas pourquoi je n'en ai jamais parlé avant....

Réellement, j'ai l'impression que cet événement n'a pas eu d'impact sérieux sur moi, mais je me demande si je ne fais pas fausse route ! Cet oncle est décédé depuis 2 ans et je ne peux ressentir que de la pitié pour lui ! c'est tout....

Est-ce normal ? Quand je lis les réactions des autres personnes face à des gestes semblables, je me demande si je n'ai pas refoulé quelque part mes vrais sentiments.....

Pourtant, ces souvenirs ne me hantent pas...j'y repense quand je lis des choses là-dessus et c'est tout....

Je me considère équilibrée mais est-il possible que je fasse fausse route ?

Bonjour June,

La majorité des enfants, garçons et filles, victimes d'attouchements sexuels sont perturbés et vivent différents troubles à l'âge adulte, des plus légers aux plus graves. La majorité, mais pas tous.

Selon vos dires, ces souvenirs ne vous hantent pas et l'événement n'a pas eu d'impact sérieux sur vous et vous vous considérez équilibrée. C'est très possible et je vous crois, June.

La pitié que vous ressentez envers votre oncle est probablement la conséquence la moins néfaste qu'on puisse vivre suite à un tel événement. Bref, si vous n'êtes pas perturbée, tant mieux.

Est-il possible que vous ayez refoulé vos vrais sentiments ? C'est toujours possible, mais nous n'avons aucun indice qui milite en ce sens, jusqu'à preuve du contraire.

Bonne continuation, Jane !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue