Réponse à: JULIETTE (relation avec victime d'abus sexuel)

Surnom: JULIETTE
Pays: Canada
Âge: 36
Sexe: féminin

Bonjour,

J'ai rencontré un homme (37 ans) qui m'a avoué après plusieurs mois de conversation avoir été abusé sexuellement et physiquement par son père durant toute son enfance. Il a déjà fait une thérapie à l'âge adulte. Il ne voit plus ses parents depuis des années. Ce fut pour moi un choc et je remets notre relation en question.

Il est dit que les victimes d'abus ont souvent de la difficulté avec leur sexualité, car ils laissent des traces indélébiles. Peuvent-ils finalement avoir une vie agréable à ce niveau?

Dois-je prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir? Quel genre de questions dois-je me poser avant de m'embarquer davantage dans cette relation.

Je ne veux pas "jouer" à la psy, ni prendre sur moi de lui réparer ses pots cassés. Les relations sont déjà assez difficiles comme ça et j'ai mes propres démons à amadouer.

Y'a-t-il de l'espoir pour ce genre de relation?

Bonjour Juliette,

Il est dit que les victimes d'abus sexuel ont souvent de la difficulté dans leur vie sexuelle. Cela est vrai, surtout s'ils n'ont rien fait pour s'aider.

Les abus laissent des traces indélébiles. Vrai, mais dans la mémoire seulement.

Les victimes d'abus peuvent-elles finalement avoir une vie sexuelle agréable ? Oui. La psychothérapie sert à cela, justement.

Devez-vous prendre vos jambes à votre cou et vous enfuir ? Non. Votre ami de 37 ans ne souffre pas d'une maladie contagieuse : il a simplement été victime d'abus sexuels et physiques de la part de son père. Qui plus est, il fait preuve d'une très grande confiance en vous partageant son secret.

Quelle genre de question devez-vous vous poser avant de vous embarquer davantage dans cette relation ? Que diriez-vous de poser vos questions à votre ami, peu importe la nature de ces questions, le tout dans un contexte de collaboration et de support.

Vous ne désirez pas «jouer» à la psy ni prendre sur vous de réparer ses pots cassés. Voilà une parole sage.

Vous avez vos propres démons à amadouer. Ferez-vous preuve du même courage que votre ami (faire une thérapie et lui partager vos démons) ?

Y a-t-il de l'espoir pour ce genre de relation ? Oui, à condition que vous fassiez preuve d'ouverture d'esprit et de c ur et à condition que vous éprouviez un amour véritable pour cet homme.

Bonne chance, Juliette !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue