Réponse à: L'AVOCATE (situation de stress post-traumatique)

Surnom: L'AVOCATE

Au mois d`octobre 1998 , j`ai subi un accident d`auto. Mon fils de 5 ans était avec moi dans l`auto. C`est une jeune fille qui ne possédait pas beau coup d`expérience en conduite qui nous a frappé. Elle m`a fait perdre le contrôle de mon véhicule,je suis allée percuter le rampart et l `auto a terminé sa course sur le poteau de l`autoroute. Lorsque j`ai frappé le rampart, j`ai perdu connaissance. Je n`ai donc de souvenir de tout l `impact. Je suis restée inconsciente dans mon auto pendant environ 15 minutes. Lorsque les pompiers mon réveillé et qu`ils m`ont fait sortir de l `auto, ma première pensée fût mon fils. Je n`arrêtais pas de leur demander où est mon fils, je veux le voir, est-il gravement blessé? Alors, un pompier et une infirmière m`ont amené proche de mon fils. Mon fils était étendu sur le gazon, il y avait plusieurs personnes autour de lui. Il éatit recouvert d`une couverture. IL pleurait un peu. Je me suis coucher à côté de lui et je l`ai embrassé, je pleura! is aussi. Je crois que jamais de toute ma vie je n`ai eu aussi peur. Je demandais aux personnes qui se trouvaient autour de mon fils si il allait bien, s`il était blessé gravement. Je n`avais pas confiance, je leur répétais qu`ils devaient me dire la vérité. Ensuite, les ambulanciers m`ont couché sur une civière, je saignais abondamment au niveau des cuisses et de la vulve. Ils m`ont entré dans l`ambulance. Je me suis apperçue qu`il y avait une jeune fille avec nous. J`ai alors réalisé que s`était la personne qui avait provoqué l `accident. J`ai alors perdu à nouveau conscience. Je me suis réveillée à l `Hôpital, les médecins étaient en train de découper mes vêtements. Ils m `ont informé que mon fils avait été conduit à Ste-Justine. Je me suis mise à trembler comme une feuille, j`avais très froid et je pleurais. Il m`ont demandé si je voulais appelé quelqu`un. Je leur ai demandé d`appeler mon mari et ma mère afin qu`ils aienet voir mon fils à Ste-Justine puisqu`il était seul là-bas. Je suis restée seule à l`hôpital pendant 5 heures. L `accident s`est produit le matin vers 10h30 et vers midi j`ai finalement eu la confirmation par mon mari que mon fils n`avait aucunes blessures graves. Mon fils a eu une simple coupure derrière la tête. Moi j`ai de multiples contusions, une bonne commotion cérébrale et res mineures . Cependant, je crois qu`au niveau psychologique, j`ai subi un bon traumatisme. J`ai dû suite à l`accident reporter des entrevues pour le travail. Lorsque j`ai finalement été passer ces entrevues ce fût un désastre. Je manquais de confiance, j`étais ébranlée même après quelques semaines. Je pensais que le temps arrangerais les choses. Il est vrai que je me sens mieux qu`au début. Mais lorsque que je suis en auto, j`ai encore peur, surtout si je dois rouler sur l`autoroute. J`ai des réactions disproportionnées. Un autre aspect me préoccupe beaucoup, je ne suis pas particulièrement croyante (niveau religion) mais cet accident mà fais réfléchir. Je me demandes pourquoi je suis encore en vie. C`est un `miracle`` selon toutes les personnes qui ont vu mon auto. J`ai eu très peur que nous mourrions mon fils et moi. Je me demandes si je ne vais pas mourrir à cause d`un évènement très banal. Je me rends compte que je ne suis plus la même personne confiante et forte que j`étais avant l`accident. Vais-je retrouver cette confiance un jour? De plus, il devait y avoir des accusations de porter contre la jeune fille qui a provoqué l`accident. J`ai communiqué avec les enquêteurs, ceux-ci m`ont alors affirmé qu`ils ne poursuivraient pas l`enquête. Ils ne souhaitaient pas punir trop sévèrement la jeune fille. Pour eux, elle avait eu sa leçon. J`ai alors fais appel à une amie qui est avocate afin qu`elle s`assure que l`enquête soit bien faite. Cette amie devait communiqué avec les enquêteurs et elle devait me tenir au courant des développements. Cependant, elle n`a pas fait les démarches nécessaires. Moi je n`étais pas dans une état propice pour entreprendre tout cela. Je lui avais mentionné cela. Elle semblait très bien comprendre mon désarroi. Elle me promit son aide, malheueusement pour moi, elle ne là pas fait. Après quelque temps, je l`ai rappelé puisque je n`avais pas de ses nouvelles. Elle a tenté de se justifier en prétextant une surcharge de travail, une maladie, etc. Elle était très agressive avec moi, sa réaction m`a consterné. Je lui ai exprimé que j`étais très déçue de son comportement. Je comptais sur elle. Si elle ne pouvais remplir son mandat anvers moi, s`était la moindre des choses qu`elle me le dise. Je craoyais finalement lui avoir pardonner mais plus le temps passe plus je sens monter en moi un sentiment de colère. Est-ce que ce sentiment est uniquement dirigé contre mon amie ou est-ce face à toute cet evénement, je ne le sais pas encore? Quoiqu`il en soit, le fait est que je ne cesse de penser à cet accident et plus particulièrement le soir lorsque je me couche. J`ai peur, on dirais que la panique s`empare de moi. Alors je me forces afin de ne plus y penser. Parfois, je fais même de l`insomnie. Je revie l`accident, je revois mon fils étendu sur la boue, je détestes vivre cela. Dans le jour, je me forces pour ne pas y penser. Est-ce que je devrais consulter un psychologue?

Votre accident, votre survie et celle de votre fils, tiennent du miracle, en effet. La description que vous donnez des suites immédiates des événements est tout-à-fait touchante. Il est évidemment injuste et même cruel que vous et votre fils ayez à passer par cette épreuve que personne ne souhaite vivre.

Vous êtes en situation de stress post-traumatique (manque de confiance, insomnie, etc). Ces symptômes peuvent disparaître totalement. Il est utile, pour cela, d'entreprendre une psychothérapie avec une personne spécialisée en stress post-traumatique (adressez-vous au Service de références de l'Ordre des psychologues à cet effet : 514-738-1881). Il y a d'excellentes chances pour que vous retrouviez confiance, sommeil, concentration, joie de vivre, et le reste.

Souvent, des personnes ayant échappé à mort vivent de nouveaux états de conscience. Pensées et émotions se tournent soit vers Dieu, vers la Providence, la Grâce . L'objectif est de trouver une réponse à des questions angoissantes comme "Pourquoi ai-je été épargné ? Pourquoi moi ? Est-ce un avertissement ? Vais-je mourir bientôt d'une autre façon ?" Ces questions ne trouvent pas réponse dans la logique et l'intelligence des choses; ceux et celles qui se posent ces questions peuvent alors se diriger vers d'autres sources d'enseignement plus spirituelles ou traditionnelles (ce dernier mot devant être pris non dans le sens de "habituelles", mais dans le sens de "fondées sur une tradition ancienne"). Là encore, il est prudent de se faire accompagner par un guide compétent.

Quant à la poursuite contre la jeune femme qui conduisait le véhicule responsable de la collision, il semble que les enquêteurs comme votre consoeur n'ont pas jugé bon aller de l'avant, chacun pour ses raisons qui lui sont propres. Je peux comprendre votre déception ainsi que votre animosité à l'endroit de "celle par qui l'accident est arrivé". Cependant je vous invite à réfléchir à cette question : quel est votre but en cherchant à faire avancer une poursuite contre cette automobiliste ? Quel est votre but véritable ? Quelles sont vos motivations profondes ? Jusqu'où êtes vous prête à aller pour mener cette cause jusqu'à la fin ?

Bonne réflexion et bonne chance, l'avocate !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue