Réponse à: LILAS (souvenirs d'agression sexuelle)

Surnom: LILAS
Pays: France
Âge: 34
Sexe: féminin

Bonjour,

Je suis une thérapie depuis deux ans car j'étais très dépressive, et si j'ai fait quelques progrès, je ne peux pas prétendre être heureuse de vivre actuellement. J'ai été violée quand j'avais 9 ans par une bande de voyous. Ce souvenir m'est revenu au début de la thérapie (pas par hasard, je m'en rends bien compte), et si je suis aujourd'hui capable de dire qui-quand-où, je n'ai pas de souvenirs précis de comment, et c'est assez difficile à vivre. Seuls mes rêves, et des impressions aussi soudaines que fortes me permettent de dire qu'ils m'ont fait ceci ou celà Pendant plus d'un an, le psy ne parlait jamais du viol sans le qualifier de possible, puis de probable, jusqu'à ce que je l'agresse lors d'une séance en l'accusant de freiner mes souvenirs en ne voulant pas me croire. Il a alors changé de comportement, et a cessé de mettre systématiquement en doute mes quelques souvenirs. J'ai immédiatement fait des rêves qui ne laissent pas grand doute sur ce qui s'est passé. Un an après ce viol, je vivais seule avec mon père car mes parents avaient divorcé, et mon père a eu des gestes qui, s'ils ne sont pas directement sexuels, sont franchement! déplacés entre père et fille. J Je suis très malheureuse qu'il ne me croit pas. J'ai une excellent mémoire en règle générale, et si des doutes persistent sur le viol, je me rappelle par contre très clairement des scènes avec mon père. Pensez-vous que je devrais changer de psy ?

Il peut arriver, en psychothérapie, que des souvenirs d'agression sexuelle apparaissent dans le champ de la conscience, soit de façon globale, soit de façon partielle. Il arrive aussi que dans les rêves, des souvenirs, tantôt précis, tantôt confus, surgissent : par exemple dans le cas d'une réalité traumatisante, ces souvenirs peuvent être refoulés par des mécanismes de défense.

L'attitude du psychothérapeute est particulièrement délicate lors de ces moments. Il est souhaitable qu'il reste aussi neutre que possible, sans émettre d'indice : ni confirmation ni doute. Le matériel dont vous vous souvenez appartient à votre réalité à vous et il ne saurait être question ni de le disqualifier ni de l'invalider.

Changer de psychologue peut se faire si vous estimez avoir perdu confiance en lui. À vous de voir si la qualité de l'alliance thérapeutique est altérée de façon durable ou si elle peut redevenir intacte.

Bonne chance, Lilas !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue