Réponse à: LILIE (amoureuse de son thérapeute)

Surnom: LILIE
Pays: France
Âge: 30
Sexe: féminin

Bonjour, J'ai été intéressée par la question de "Amoureuse" sur le fait d'être amoureuse de son psychothérapeute. J'imagine que cela doit arriver fréquemment. Pour ma part j'ai été amoureuse de mon psy et ce qui m'a terriblement perturbé c'est sa façon a lui qu'il a eu de réagir a mon sentiment amoureux. j'ai tenté pour me défaire de se sentiment (ou tenter) de lui en parler. A chaque fois il a eu l'air en colère en me disant : «La maison est sérieuse». Il a fait comme si je lui proposait de coucher avec lui et même plus simplement comme si je le provoquait. Ce n'était pas le cas et le rejet de sa part également en ayant des gestes d'impatiente. je n'ai jamais pu lui exprimer mon amour et je pense qu'il n'a jamais pu évoluer, prendre une autre forme. Mon amour demandait a évoluer. Je suis bloquée maintenant et j'ai peur de m'exprimer. Il refuse d'en parler avec moi. Je voudrais bien savoir pourquoi? Je suis intriguée. J'ai bien entendu arrêté la thérapie de moi-même puisque cela devenait trop fort. J'ai eu le courage d'arrêter mais est-ce normal des attitudes comme cela. Je croyais que l'on était dans un cabinet pour pouvoir tout dire et on me rejette sur un point important puisque un de mes problèmes est de sexualiser mes relations et j'essayais de comprendre par le jeu qui se "rejouait" avec mon thérapeute. Il ne m'a pas aidé. Mais peut-être a-t-il bien fait? Ca je ne le saurait jamais. Je cherche quelqu'un qui pourra m'aider. C'était un Lacanien. Je cherche maintenant un Yunguien. Il apparaît qu'ils sont plus ouverts. Merci de votre réponse.

Bonjour Lilie,

Il est vraiment malheureux que votre psy ait réagi par la colère, par de l'impatience, et par un commentaire désobligeant à votre « déclaration d'amour». Les élans amoureux des clientes envers leur psy masculin peuvent effectivement survenir et il y a, il va sans dire, plus d'une manière de dire non.

Vous avez tout-à-fait raison d'affirmer que votre amour demandait à évoluer et à prendre une autre forme. C'est une façon très juste d'exprimer la chose. Pour évoluer, il doit être «reçu» ou «entendu». Se pourrait-il que le psy ait confondu «désir» et «besoin» ou encore « désir» et «réalisation du désir».

Je ne peux évidemment pas me prononcer sur les raisons qui ont fait qu'il a refusé d'en parler. Après tout, la situation fait partie de votre vécu et méritait donc qu'on s'y attarde.

Je ne peux que vous donner raison d'avoir arrêté la thérapie puisque la relation thérapeutique devenait «toxique» pour vous.

Est-ce normal, une attitude comme celle-là ? Si son attitude était bel et bien comme vous la décrivez, non, elle est inappropriée.

Oui, on est dans un cabinet de psy pour tout dire. Votre psy était psychanalyste lacanien, dites-vous. Ce n'est certes pas pour cela qu'il a réagi de la sorte. Sa réaction lui appartient en propre et non à l'approche de laquelle il se réclame.

Vous cherchez maintenant un psychanalyste junguien. Pourquoi pas ? Mais attention : il ne sera pas plus «ouvert» parce qu'il est junguien. L'approche est une chose, mais la personne qui la pratique a aussi son style et ses modalités qui lui sont propres. Qui plus est, il n'y a pas que la psychanalyse, comme outil de travail, il y a aussi les approches humanistes-existentielles, comme la gestalt, etc.

Bonne recherche et bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue