Posté par Maman le 20-12-01

Canada
féminin
48
oui
grave

Je me pose tant de questions depuis quelque mois que j'ai besoin que l'on m'éclaire S.V.P.

Voici ce que je vis : J'ai 3 enfants, 2 garçons et une fille que j'aime de tout mon coeur. L'ainé qui vient d'avoir 15

ans et le plus jeune de 10 ans ont été surpris par ma fille à s'adonner à des attouchements sexuels osés.

Au lieu de m'en parler elle a préféré en parler à l'école et un signalement a été fait à la DPJ. Mon plus vieux a été placé tout de suite par la DPJ et il risque d'être poursuivi au criminel que l'on me dit, je n'y comprend rien puisque les deux me disent qu'il ne s'agit que de découverte entre eux, mais au dire de la DPJ, vu la différence d'âge, il s'agit d'agression de la part de mon plus vieux. De plus, lorsque je suis passée au tribunal de la jeunesse, l'on a demandé de reporter la cause pour que je passe une évaluation psychologique sur mes capacités parentales.
J'élève mes enfants seule depuis 12 ans, je suis stable, je demeure à la même place depuis 17 ans, j'ai toujours travaillé pour nourrir mes enfants que j'aime et que je me dois de guider sur le chemin de la vie et répondre à leurs besoins. Je m'investis avec eux dans le sport, nous avons un code de vie à la maison et chacun doit respecter ses tâches…enfin, il y a de l'organisation dans la maison.

Je croyais qu'il y avait beaucoup de communication entre nous mais je me rend contre que ma fille n'a pas été capable de me parler et cela me rend triste.

Je ne sors jamais sauf pour mon travail, ne boit pas, ne prend aucune drogue, mes enfants ne manque de rien, ma maison est propre; pourquoi me demande t-on de prouver mes capacité parentale, parce que j'étais au travail lorsque ca s'est produit? Mais je dois travailler pour voir à mes responsabilités que j'ai envers mes enfants.

Je me sens accusée, coupable de ne pas avoir été à la maison en tout temps. Je suis pleine d'énergie et crois en la vie et qu'il y a une solution à tout problème. Mais plus les jours passent et plus ma peine grandit. Je m'inquiète beaucoup face à ce test que je dois passé et à ce qui en résultera pour mes fils. Y a-t-il eu agression selon vous ou de la découverte comme ils le disent?

Ai je raison de m'inquiéter de la sorte? S.V.P. conseillez moi. Merci.

Réponse à Maman (y a-t-il eu agression entre mes fils ou de la découverte?)
20-12-01

Bonjour Maman,

Il peut arriver que des frères et sœurs explorent mutuellement leur corps et découvrent ainsi leurs premières sensations érotiques.

Ce comportement n'est pas, en soi, une agression, à moins, bien entendu, qu'il y ait eu violence ou chantage.

Votre fils de quinze ans, s'il est poursuivi, ne sera pas accusé en Chambre criminelle mais bien au Tribunal de la jeunesse, en vertu de la Loi sur les jeunes délinquants.

Votre fille a parlé de l'incident à une personne de son école et non à vous. On peut le déplorer mais on peut aussi comprendre qu'elle avait peur de votre réaction ou de votre jugement. L'essentiel, c'est qu'elle en ait parlé.

Je comprends que, selon votre description, votre rôle de mère, habituellement irréprochable, se trouve sali. Mais il faut comprendre que la D.P.J. ne vous connaît pas et ne sait donc rien de votre quotidien. Elle fait son travail d'enquête et l'expertise psycho-légale mettra en lumière votre dévouement et vos forces.

Les tests et les entrevues de cette évaluation n'ont pas pour but d'accuser ou de culpabiliser qui que ce soit. Il s'agit plutôt d'éclairer le Tribunal sur une situation particulière et d'apporter des recommandations pertinentes dans le meilleur intérêt de l'enfant. Mais il n'est même pas certain que vous vous rendrez en Cour : souvent les parties vont s'entendre sur des mesures volontaires (si elles s'imposent), mesures qui vont satisfaire le besoin de sécurité et de protection des enfants.

Je ne peux évidemment pas me prononcer à savoir s'il y a eu agression ou simplement exploration. Votre meilleur choix est de collaborer avec l'intervenant et le psychologue de la D.P.J.

Je vous souhaite le meilleur à tous.

Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein
Psychologue