Réponse à: MARIANNE (thérapie de groupe)

Surnom: MARIANNE
Pays: Canada
Âge: 21
Sexe: féminin

Bonjour, J'ai vécu l'inceste entre l'âge de 8 et 11 ans environ, mes souvenirs sont plutôt vagues. J'ai fait une dépression sérieuse à l'adolescence, j'ai été longtemps en psychothérapie, tout près de 2 ans mais de façon intermitente car c'étais avec la psychologue scolaire, toujours la même. Elle savait que j'avais vécu des abus, mais on n'a jamais parlé directement de cela, on parlait plus du présent, c'est probablement moi qui n'abordait pas la question. Je me suis sortie de cette dépression, mais je ne sais trop comment, comme si j'avais décidé un jour que s'en était assez!

Mais voilà, 3 ans plus tard, je suis en couple, je suis heureuse, tout va bien, je n'éprouve aucune difficulté avec mon conjoint et je n'ai eu aucune réticences au début de notre relation, il s'est fait très compréhensif avec moi. Mais il m'arrive quand je me retrouve seule d'éprouver certains états dépressifs, je lui en parle, mais je finis toujours par oublier ce que je ressens, je me concentre sur un projet quelconque pour penser à autres choses. Alors à tous moments, c'est comme si ma conscience m'envoyait des appels à l'aide.

Je songe donc à entreprendre une thérapie de groupe, à essayer du moins, j'ai envie de vider la question des abus, d'en parler et de régler la question une fois pour toute, mais je ne sias pas trop où je peux trouver ça. Dans les pages jaunes? Chez des organismes? Je connais CAVAC (Centre Aide aux Victimes d'Actes Criminels), mais j'ignore s'ils existent encore et s'ils offrent des thérapies de groupe, moi dans le temps c'était pour avoir un support lors du procès, j'avais 11 ans et ça fait maintenant 10 ans de cela. J'aurais donc besoin d'une piste pour orienter mes recherches...

Et je me demande aussi s'il se peut que je sois sortie des ces abus sans traumatisme véritable, je n'ai jamais rien senti en ce genre, j'ai eu une enfance normale malgrés tout, jamais de baisse de note à l'école, je restais joyeuse, est-ce enfouit plus loin en moi ou peut-être n'ai-je pas vraiment été atteinte? Mais si j'ai été dépressive et suicidaire à l'adolescence? Mais en tout cas, je suis confuse et c'est pour ça que je désire entreprendre un cheminement en thérapie de groupe.

Merci de votre réponse Marianne

Bonjour Marianne,

On sait qu'il est possible de se libérer des traumatismes subis lors de l'inceste par des thérapies (individuelles ou de groupe).

Il arrive, effet, que certaines victimes s'en sortent sans traumatisme véritable. Enfance normale, bonnes notes à l'école, caractère joyeux, sont certes des indices favorables. Cependant, dépression et idées suicidaires à l'adolescence indiquent une difficulté quelque part (mais pas obligatoirement reliée aux abus).

Votre souhait d'entreprendre une psychothérapie de groupe parle de votre volonté de guérir. Adressez-vous au Centre de référence du grand Montréal si vous habitez la région métropolitaine, ou au C.L.S.C. le plus proche, ou à l'Ordre des psychologues du Québec pour savoir quelles sont les ressources existantes en psychothérapie de groupe.

Les CAVAC existent encore (no à Montréal 514-277-9860) mais n'offrent pas de psychothérapie.

Marianne, je vous souhaite bonne chance !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue