Réponse à: MICHEL (a vécu un traumatisme)

Surnom: MICHEL
Pays: Canada
Âge: 49
Sexe: masculin

Il y a qyelques semaines un intru s'est glissé dans notre maison une nuit. Il s'est rendu jusque dans notre chambre à coucher. Je n'ai pas vu cet individu mais seulement son ombre qui était reflétée sur la porte ouverte de la chambre. Il s'est enfui lorsque j'ai demandé qui était là. Depuis ce temps j'ai beaucoup de difficulté à dormir (à m'endormir et je me réveille maintes fois durant la nuit). Y aurait-il un moyen de me débarasser de cette peur sans avoir à recourir à des médicaments ou à un(e) psychologue?

Merci de votre intérêt.

Bonjour Michel.

Vous avez vécu un traumatisme important et visiblement, vous êtes encore en situation de choc par rapport à ce traumatisme.

Votre demande est : peut-on s'en sortir sans médicaments et sans psy.

Je trouve cela intéressant. Et d'autant plus intéressant que vous demandez cela à un psy.

Comme si, pour vous, recourir à un psy parce qu'on a eu peur d'une ombre à 49 ans était une sorte de honte. C'est un peu comme si vous minimisiez ce qui est arrivé et que vous vous disiez : voyons donc, qu'est-ce qui m'arrive, je devrais vite oublier tout ça.

Je vais tâcher, Michel, de vous expliquer le mécanisme qui fait que vous vivez comme ça actuellement.

Vous avez vécu un traumatisme. Lors de ce traumatisme, vous avez eu peur. Très peur probablement. Il est même possible qu'une partie, même très petite de vous, aie eu peur pour votre vie. Or, la peur de mourir est un des traumatismes les plus grands qu'un être humain puisse vivre. Le fait que ce ne soit « qu'une ombre » ne change rien à l'affaire.

Après un tel traumatisme, il est tout à fait normal d'avoir des flashs de ce qui s'est passé, de mal dormir, de rêver, de sursauter au moindre bruit etc Cela est normal et en principe, vous n'avez pas besoin de psychologue pour cela. Le temps devrait faire son uvre. Cependant, il semble qu'un consultation rapide après un traumatisme diminue les chances que ce traumatisme entraîne un état de stress post-traumatique en aidant à l'intégration de l'événement.

Cependant, lorsque cela dure longtemps, que ça semble impossible que ça s'arrête, lorsque l'intensité des flashs ne diminue pas au fil des semaines, il est possible que vous soyez dans ce qu'on appelle un état de stress post-traumatique. Je vous invite à lire cette section sur le site de psychomédia. Elle vous éclairera sans doute sur la nature de ce syndrome.

Dans un tel cas, le recours à un psychologue est très adéquat.

Vous dites que cela est arrivé il y a quelques semaines mais vous ne précisez pas combien de semaines. Pourquoi ne pas vous donner une chance d'intégrer cela au mieux et de consulter tout de suite un psychologue spécialisé dans ce domaine qui pourra vous aider à « digérer » cette expérience de manière à ce qu'il n'en reste pas de séquelles fâcheuses?

Bonne intégration

Jean Rochette, Psychologue