Canada
féminin
26
oui
sérieux
Voilà, je suis une maman de 26 ans avec un très long et douloureux parcours
J'ai vécu l'inceste pendant plusieurs années entre 9 et 13 ans environ. Je n'ai jamais pus en parler avec ma famille puisque ceux-ci me disaient que c'était normal (inceste entre frere ainé et soeur cadette) et que c'était moi qui se causait des probleme avec ça. Aujourd'hui, j'ai une vie quasi normal, une sexualité normal, mais toujours en moi une colère intense et une haine de la vie marquée.
Je n'ai jamais été jusqu'au bout des discussions, je peux facilement avoué que j'ai été abusé et violenté autant physiquement que moralement, mais je n'ai jamais mis de mots sur les évenement qui me sont arrivés. Je me demandais si je devais vraiment mettre des mots, décrire les sévices que j'ai vécu pour pouvoir m'en sortir.
J'ai un copain depuis 2 ans, on s'aime beaucoup et je lui fait confiance, mais jamais je n'ai réussi à lui en parler clairement, seule les grandes lignes sortes...
devrais-je un jour tout expliqué et décrire ce qui m'est arrivé pour finalement vaincre cette colère et cette haine en moi qui surgit sans que j'en ais conscience...???
Réponse à Natou26 (inceste)
Bonjour Natou26,
Votre colère et votre haine de la vie sont des choses compréhensibles. L'inceste que vous vez vécu pendant plusieurs années a laissé des séquelles et il aurait été difficile de faire autrement.
Tant mieux si vous avez surmonté le plus gros de votre détresse; comme vous le dites, votre long et douloureux parcours en témoigne. Mais il reste encore un bout de chemin à faire pour parachever votre démarche de guérison.
Votre famille affirme que c'est normal (l'inceste entre frère et soeur), ce en quoi elle se trompe radicalement.
La « mise en mots », comme vous dites très justement, n'est pas une chose obligatoire dans tous les cas pour obtenir un soulagement; cependant elle est reconnue comme étant souhaitable dans la majorité des situations. Voilà, entre autres, pourquoi une psychothérapie bien conduite peut aboutir le plus souvent à un apaisement considérable, sinon à une disparition des émotions dérangeantes.
En parler à votre copain ou non est un choix personnel que vous pourrez faire éventuellement si vous sentez que c'est la bonne chose à faire. Mais en parler à un(e) psychologue qui vous guidera ou vous accompagnera vers l'intégration de l'événement constitue une très bonne chose si vous désirez compléter votre démarche vers un mieux être.
Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein Psychologue
