Posté par Nina
France
féminin
18
oui
léger

A 12 ans j'ai été victime d'abus sexuel et d'une tentative de viol, j'ai longtemps souffert de la vie sans vraiment réfléchir à ce qui me dégoutait tellement de la vie; je pensais simplement que c'était dù à cet homme qui je pense malgré mon
âge m'aimait. Je me doute que personne ne voudrait croire à ces sentiments, seulement après qu'il est tenté de me violé je l'ai chassé avec une telle violence... et j'ai appris un peu plus tard qu'il avait tenté de mettre fin à sa vie. Ma première question est donc: est-ce vraiment possible qu'il m'aimait?

Ma deuxième question concerne mon mal de vivre que j'avais alors, ce peut-il que ma souffrance ne venait pas entièrement de là? Aujourd'hui en ayant un peu ouvert les yeux, je pense que ce fût ma mère qui ma le plus fait souffrir; en venant pleurer sur mon lit la nuit et me raconter sans cesse ses problème. En me trahissant lorsque je ne voulait pas porter plainte contre son copain dont j'ai parlé plus haut et dont je crois elle voulait surtout se vengé. Pour avoir laissé mon frère me taper sans raison. Pour avoir été hypocrite avec toutes les personnes qui attachaient un peu d'attention à ma personne.

Je ne dirais pas qu'elle me battait mais je me souviens de cette passoir lançer au hasard selon elle et qui m'a ouvert le crâne, de cette cuiller en bois sur les fesses, ou des pieds; et de se fouet qu'elle me dit inventer et dont j'ai eu confirmation qu'il existait.

Désormais on pourrait croire que je déteste ma mère mais c'est faut, je n'ai jamais pù en vouloir à une personne; je ne l'aime plus c'est tout! J'ai l'impression que c'est grâve mais désormais je rentre dans son jeu et nous sommes autant hypocrite l'une envers l'autre.

Merci d'essayer de ma porter ces deux réponse que j'attend depuis longtemps.

Réponse à Nina (Maman)

Bonjour Nina,

Face à votre première question : l'homme qui vous a abusé sexuellement, qui a essayé de vous violer, et qui a tenté de se suicider, vous aimait-il, demandez-vous.

Vu de son point de vue, il est possible qu'il vous
« aimait », d'une certaine façon, oui... mais attention : de quelle sorte d'amour s'agit-il ? Un « amour » qui devient abus sexuel sur une jeune fille de 12 ans, un « amour » qui devient tentative de viol, constitue la marque d'une déviation sexuelle et non celle d'un amour véritable. C'est très loin de l'amour mature et respectueux.

Face à votre deuxième question relative au mal de vivre, vos commentaires démontrent que vous semblez avoir déjà réfléchi abondamment sur le sujet. Votre réflexion et votre conclusion (comme quoi votre souffrance ne vient pas entièrement de là, c'est sans doute votre mère qui vous a le plus fait souffrir) sont cohérentes et plausibles.

La description que vous faites de certains comportements de votre mère (lancer d'objet en direction de votre tête, donner des coups de cuiller sur les fesses ou les pieds, utiliser un fouet) fait penser à une mère sadique. Il s'agit là de réelles tortures et il n'est donc pas surprenant que vous ayez conservé un mal de vivre suite à ces épreuves.

Vous dites ne pas détester votre mère. Vous dites ne plus l'aimer, c'est tout. Vous dites que vous n'avez jamais pu en vouloir à une personne. Peut-être que votre colère, que je soupçonne immense, contre votre mère et contre votre agresseur, a été « étouffée dans l'oeuf ». Il est possible de porter une colère, sans la ressentir. Voilà une hypothèse qui mérite peut-être que vous vous y attardiez, par exemple en l'explorant en psychothérapie.

Une psychothérapie vous aiderait certainement à y voir plus clair et à vous réconcilier avec la partie blessée en vous.

En effet, vous nous dites que vous êtes hypocrites l'une envers l'autre. Et si votre colère " passait " ou
" glissait " sous forme d'hypocrisie ? Il s'agit là d'une stratégie comme une autre pour éviter de la ressentir. Il s'agit peut-être d'une séquelle, socialement acceptable, de ce que vous avez subi. Mais pensez-vous qu'il soit possible qu'une grosse colère puisse se cacher en arrière de cette hypocrisie ?

Voyez si ces quelques hypothèse vous éclairent. Quoi qu'il en soit, Nina, je vous souhaite une vie plus reposante et plus épanouie que celle que vous avez connue dans votre enfance et votre adolescence.

Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein
Psychologue