Réponse à: Planète (adolescent, trouble d'opposition)

Surnom: Planète
Pays: Canada
Âge: 38
Sexe: masculin

Bonjour! Je connais un jeune adolescent qui présente un trouble d'opposition et j'aimerais savoir de quelle facon intervenir aupres de ce garcon, comme parent, comme enseignant... J'aimerais savoir s il existe de la littérature sur le trouble d'opposition. Ce diagnostique a été donné par un psychiatre.

Merci du temps que vous accordez à cette demande.

Bonjour Planète, 38 ans

Un trouble d'opposition (ou trouble oppositionnel) est un ensemble de comportements

provocateurs, désobéissants et hostiles envers les personnes en situation d'autorité. Colère, contestation, refus des règles, attribution à autrui de la responsabilité de ses erreurs, susceptibilité, méchanceté, en sont les manifestations courantes.

Dans le diagnostic de trouble d'opposition, on trouve de l'agressivité verbale, mais pas d'agressivité physique; sinon on parle de trouble des conduites.

Habituellement, ces personnes ne se reconnaissent pas elles-mêmes comme hostiles ou provocatrices; elles justifient leur comportement comme étant des réactions normales à des demandes exagérées ou injustes.

Le trouble d'opposition est plus fréquent dans les familles ou la continuité de l'éducation a été interrompue à cause d'une succession de personnes responsables différentes ou dans lesquelles les pratiques éducatives ont été soit dures soit incohérentes ou encore négligentes.

Comment intervenir ?

Il est difficile d'intervenir avec des jeunes qui manifestent un trouble d'opposition. Il s'agit d'une intervention spécialisée qui relève des psychologues, des psychoéducateurs, etc.

Il reste que les parents et les professeurs doivent aussi faire face à ces jeunes-là dans leur vie quotidienne et ils se sentent souvent démunis devant les refus massifs ou les manifestations d'hostilité de ces jeunes. Une application systématique et rigoureuse d'un programme behavioral (punition-récompense) peut donner de bons résultats à condition toutefois que les punitions ne soient pas perçues comme des marques d'attention! Elles serviraient alors de récompense et produiraient l'effet contraire à celui recherché.

Chose certaine, la contrainte, la répression, la sévérité, ne font qu'aggraver la situation. Si on prend pour acquis que ces jeunes sont en manque d'amour (je ne dis pas qu'on ne les aime pas, je dis que l'amour qu'on leur donne n'est pas perçu et donc ils ne le reçoivent pas. Un peu comme une lettre qui a bel et bien été envoyée, mais que le destinataire n'a jamais reçu !), il y a surtout lieu de leur manifester notre amour et notre acceptation (pas tellement par des paroles mais surtout par des attitudes). Je reconnais que c'est vite dit mais que c'est très difficile à faire. À force de les observer, de recevoir avec calme leurs messages agressifs, de leur parler de votre impuissance à les rejoindre, à solliciter leur aide afin qu'ils nous secondent dans notre tâche de les aider vraiment, on peut finalement arriver à les toucher.

Face à un jeune qui enverrait grossièrement promener son professeur, celui-ci peut essayer une réponse à un deuxième niveau : Je sens bien ton c ur sensible derrière ce que tu dis. Je parle à ton c ur maintenant . Peut-être que ça ne produira pas effet du premier coup, il convient alors de réessayer en variant la formule à chaque fois.

C'est du moins ainsi que je m'y prend avec des ados en psychothérapie; la plupart laissent parler leurs tripes lorsque l'accueil est tendre et authentique.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue