Réponse à: POCAHONTAS (maigrir à tout prix)

Surnom: POCAHONTAS
Pays: Canada
Âge: 28
Sexe: féminin

Bonjour! Tout d'abord felicitations pour votre site et merci a M. Arenstein d'etre aussi disponible et genereux envers les gens. J'ai connu ce site grace a une amie qui vient regulierement sur le site et que vous avez beaucoup aidee. C'est elle qui m'a convaincue de vous ecrire pour vous parler de ma situation.

J'ai toujours eu une surcharge ponderale important mais il y a deux mois, j'ai decide que c'etait assez et j'ai commence a consulter une dietetiste professionnelle. J'ai perdu 30 livres en moins de 2 mois et tout allait bien mais voila qu'elle part en vacances et qu'en moins d'une semaine je re-engraisse de pres de 5 livres. Je ne sais pas ce qui me pousse a manger toujours!

Je ne pense aux consequences qu'une fois que j'ai tout avale et la je me precipite sur les laxatifs (savez-vous si les calories sont deja ingerees a ce moment la?) et je panique completement. J'ai tellement peur de retomber ou j'en etais apres 2 mois de privations et quelques 500$ depenses pour mon regime que la nourriture me degoute et que je me nourrit de coupes-faim entre mes crises alimentaires.

Est-ce que je suis condamnee a manger et vomir toute ma vie pour ne pas prendre de poids? J'ai beau chercher ce qui me pousse a manger, je ne sais pas...je ne sais pas vraiment ou chercher...mon enfance? ma famille surprotectrice ou ma solitude amoureuse? Peut-etre le stress?

J'espere que vous pourrez m'aider a m'orienter dans tout cela. Ma vie s'est arretee le jour ou j'ai compris que lorsqu'on grosse on n'existe plus pour personne, ni pour les employeurs ni pour le sexe oppose...

Merci d'avoir lu ma lettre...

Je vous dis chaleureusement merci pour l'introduction à votre lettre et votre intérêt pour cette chronique.

La boulimie est un problème psychologique qui entraîne l'absorption d'un excès de nourriture. Plusieurs théories disent des choses un peu différentes à ce sujet (perturbation de la relation à la mère, de la relation au père, recherche de sa place dans le monde, etc.), mais aussi un peu pareilles (conflits intrapsychiques, relation à soi, autodestruction partielle, etc.)

Dépenser des sommes d'argent pour des régimes et des coupe-faim n'est pas une bonne idée. En effet, le désordre alimentaire n'est que la partie visible de l'iceberg. C'est toute la relation à la nourriture qu'il y a lieu de réviser, ainsi que le monde des émotions et des blessures psychologiques de l'enfance. Voilà pourquoi le recours à une diététiste, s'il marque le pas dans une bonne direction, est nettement insuffisant. Je vous invite surtout à avoir recours à une psychothérapie, Pocahontas, pour explorer le ou les conflits sous-jacents à votre comportement d'outre-mangeuse.

Non, vous n'êtes pas condamnée à manger et à vomir toute votre vie. C'est bien connu, il y a de l'espoir pour les boulimiques, mais vous avez intérêt à vous faire aider sur le plan psychologique. En effet, votre propre recherche personnelle, bien qu'utile, se heurtera toujours aux mécanismes de défense protecteurs. Ces derniers vous empêcheront de jeter un regard lucide sur vos processus toujours à la merci de l'inconscient.

Une partie de la réponse est peut-être fournie par votre propre analyse de la situation : vous concluez que les grosses n'existent plus pour personne. Pourquoi souhaitez-vous disparaître ?

Pocahontas, je vous souhaite de faire la paix avec cette partie de vous qui vous pousse à manger trop.

Bien à vous,

Georges-Henri Arenstein, Psychologue