Réponse à: REINE (suicide du conjoint)

Surnom: REINE
Pays: Canada
Âge: 39
Sexe: féminin

Comment accepter qu'un époux aimant, dévoué s'enlève la vie dans la maison familiale au moment où tous sommes à la maison. Qu"il laisse sa jeune épouse de 35 ans, son fils de 8 ans et sa fille de 12 ans dans le deuil. Comment accepté cela. Dites le-moi. Être veuve à 70 ans c'est du socialement acceptable mais être veuve dans la trentaine, c'est différent. Ce n'est pas un divorce, c'est la mort d'un être que l'on aime c'est définitif. Et que dire de l'héritage des enfants...un p;ère qui s'est enlevé la vie....ouf.....je ne voulais pas ça du tout pour mes enfants. Une si grosse perte. Merci

Bonjour Reine,

Votre époux s'est enlevé la vie il y a quatre ans laissant vos deux enfants et vous-même dans le deuil. Oui, la mort d'un être cher par suicide est une chose cruelle et définitive.

C'est probablement l'événement le plus douloureux qu'on puisse imaginer qui arrive à une personne : la mort par suicide d'un conjoint. Le plus douloureux et le plus difficile à accepter, en effet.

Je ne sens pas le besoin de vous parler des étapes du deuil ni des stratégies d'acceptation de l'inévitable. Devant cette détresse, la vôtre et celle de vos enfants, j'ai plutôt envie de vous dire ceci.

L'âme humaine restera toujours mystérieuse et secrète. La psychologie et la psychiatrie en dévoilent une partie mais non la totalité. Devant un geste aussi inattendu et lourd de conséquences, vous ne pouvez rien faire d'autre que de vivre votre douleur et votre impuissance. Il semble bien qu'il existe des situations de l'existence qui resteront à jamais inacceptables.

Vous avez le droit de vous rebeller contre l'obligation de vivre ce que vous n'avez pas souhaité.

Même si cela ne change en rien la réalité, si vous vous autorisez à rester dans la non-acceptation tout le temps qu'il vous faudra, peut-être qu'alors quelques fragments de votre souffrance tomberont d'eux-mêmes.

"Comment accepter cela, dites-le moi", demandez-vous. N'acceptez pas, pour l'instant, Reine. Un jour, peut-être. Je vous invite à vous prendre là où vous êtes actuellement. Il n'y a rien de spécial à faire. Si vous vous permettez, librement, de ressentir le NON ! dans toute son intensité et dans toute son horreur, un mouvement se fera et, qui sait, peut-être passerez-vous à une autre étape, une étape dont la teneur vous est inconnue pour l'instant.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue